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© AFP/Eric Feferberg
Le nageur français Yannick Agnel
dans un bassin à Chartres le 25 novembre 2012
A 20 ans, Yannick Agnel aborde les Championnats de France de natation jeudi à Rennes dans la peau d'un grand, d'un champion olympique et non plus dans celle du petit jeune talentueux.
Huit mois après l'or sur 200 m libre aux JO de Londres, Agnel brigue dans le bassin breton deux places pour les Mondiaux de Barcelone (28 juillet-4 août), une compétition où il n'a encore jamais été médaillé: le premier sur 200 m libre, qu'il devrait décrocher sans peine tant sa marge sur ses adversaires est énorme, et le second sur 100 m libre, la distance-reine qu'il apprivoise depuis seulement la saison dernière.
Le Niçois est le plus jeune des trois champions olympiques français londoniens (avec Camille Muffat , 23 ans, et Florent Manaudou , 22 ans) et pourtant il tient les rênes du crawl en France et n'est pas loin de devenir le roi du 100 m libre, dont les séries débutent jeudi, et qui attend son nouveau leader.
A Londres, il avait terminé quatrième, à 4/100e du podium.
"J'aurais bien terminé les Jeux sur une meilleure note. J'étais mi-figue, mi-raisin. (En sortant du bassin), la première chose qu'on s'est dite avec Fabrice (Pellerin, son entraîneur), c'est que c'était prometteur, qu'il fallait bosser et qu'il y avait moyen de s'amuser", raconte-t-il.
Le nageur sait parfaitement où s'améliorer.
"La puissance, l'explosivité, les départs, les coulées, et un peu les virages. Et l'expérience en elle-même du 100 m. Faire pas mal de 100 m à haut niveau, ça aide à appréhender, à savoir comment va se nager la course aussi".
Désir viscéral de gagner
© AFP/Alain Jocard
Yannick Agnel
sur le 200 m freestyle aux Championnats d'Europe à Chartres le 25 novembre 2012
Agnel, qui a toujours préféré le 200 m au 100 m, n'a pas vraiment les qualités naturelles d'un sprinteur. Il est fin, longiligne et bien peu massif mais il adore l'idée de briller sur une course qui a priori n'est pas faite pour lui. "C'est un beau défi !"
"J'ai envie de le gagner, ce 100 m. J'ai un peu plus d'expérience, je l'ai bossé. J'ai pris en carrure, on m'a dit ! Je commence à devenir un vrai de vrai!", lance-t-il dans un grand éclat de rire.
Mais pas question pour lui de s'ériger en patron du sprint. Il tient à son étiquette de nageur de 200 m.
"Sur 100 m, peut-être que je suis celui qu'on regarde et qu'on attend le plus mais patron du sprint, non. Déjà je ne me sens pas sprinteur. Ça me fait bizarre d'entendre ça. Je ne le revendique absolument pas."
Nul doute cependant qu'il deviendra un cador mondial de la distance-reine.
"Yannick est quelqu'un qui aime bien gagner avant tout. Il mise sur rien d'autre que sa motivation, son désir viscéral de gagner. C'est quelque chose qui le caractérise. Personne ne pourra lui enlever", commente Pellerin.
"Ce n'est pas qu'une question de taille ou de force mais de disposition mentale à vouloir être devant mais pas derrière".