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Yannick Agnel a traversé une année particulièrement noire marquée par le décès de Camille Muffat et la maladie, mais sa belle victoire sur sa distance de coeur dimanche, le 200 m libre, a remis le champion d'exception sur les rails.
A quelques mois des jeux Olympiques de Rio, Agnel a bel et bien ressurgi après deux ans et demi d'incertitudes, de grandes difficultés, d'instabilité et une année 2015 terrible.
"Il y a des choses que j'ai expiées de cet été, qui étaient très difficiles à gérer, le décès de Camille qui m'a énormément marqué, le fait que je sois tombé malade, etc. J'ai l'impression que tout ça est vraiment du passé et que je suis reparti sur d'excellentes bases", a confié le champion olympique 2012 sur 200 m libre, vainqueur sur la distance aux Championnats de France petit bassin à Angers.
Il faut remonter au printemps 2013 pour comprendre et sa rupture d'avec son mentor depuis 7 ans à Nice, Fabrice Pellerin. A bout, il songe à tout arrêter.
Finalement, il se lance dans un nouveau projet et part s'installer en juin aux Etats-Unis avec le coach du légendaire Michael Phelps , Bob Bowman. Mais la méthode américaine ne lui convient pas, et au fil des mois le talentueux nageur se perd.
A l'été 2014, il accroche difficilement le bronze européen sur 200 m libre. En septembre, il rentre en France et se pose à Mulhouse sous la direction de Lionel Horter, où il entame un long travail de reconstruction.
- 'J'étais vraiment défait' -
Le 9 mars, il prend "un coup de massue sur la tête". Ce jour-là, Camille Muffat disparaît tragiquement dans un accident d'hélicoptère alors qu'elle participe à un jeu télévisé en Argentine.
"La perte de quelqu'un avec qui tu as passé 8 heures pas jour pendant quasiment une décennie, c'est assez particulier. Et tu passes forcément par plusieurs stades. Il y a des stades où je me suis dit à un moment donné... j'étais juste atterré...", dit-il difficilement, gêné par la pudeur de ses sentiments.
"Qu'elle découvre enfin une autre vie, qu'elle soit épanouie alors que c'était compliqué les derniers temps et qu'à ce moment-là toutes les choses s'arrêtent brutalement, j'étais vraiment défait".
"Voilà c'est juste... Bon bref, c'est assez compliqué. Je sais qu'aujourd'hui, dès que je passe par Nice, de toute façon je vais discuter un peu avec elle", glisse-il.
Depuis, Agnel n'a de cesse de voir les choses du bon côté, malgré la pleurésie dont il a souffert et qui l'a privé des Mondiaux-2015 fin août.
"Je n'ai plus que des pensées positives, en fait. Ca paraît assez étrange dit comme ça mais oui, je crois que j'ai vraiment dépassé un stade".
Désormais, il n'a plus qu'un mot à la bouche: plaisir. Y compris dans cette saison dont le point d'orgue sera les jeux Olympiques à Rio.
"Je retrouve des sensations qui étaient perdues depuis quelques mois, quelques années. C'est vraiment un plaisir. Je n'ai que ce mot là à la bouche parce que c'est la réalité", se réjouit-il enfin.