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© AFP/Jeff Pachoud
Les nageurs français Yannick Agnel
et Camille Muffat
lors de la réunion du Puy-en-Velay, le 13 octobre 2012.
Parce que les meilleurs nageurs du monde ne se défient pas assez, parce qu'ils restent des amateurs en terme de rémunération tout en travaillant comme des pros, leurs entraîneurs veulent créer de toutes pièces une compétition de haut vol en trois étapes qui devrait voir le jour en août 2013.
"En natation, on s'entraîne toute une année pour être au top une journée au mois d'août et puis plus rien", a déclaré Romain Barnier , mardi, en marge du Sportel de Monaco, pour expliquer la génèse de ce projet.
"Cela fait plusieurs années qu'avec d'autres entraîneurs on se faisait cette réflexion à la fin des Mondiaux ou des JO", a poursuivi l'entraîneur à Marseille de Camille Lacourt et Florent Manaudou .
Avec quelques-uns de ses pairs --Jacco Verhaeren, coach de tous les meilleurs nageurs néerlandais de Pieter Van den Hoogenband à Ranomi Kromowidjojo , Fabrice Pellerin, celui de Camille Muffat et Yannick Agnel , et Bob Bowman, entraîneur de Michael Phelps --, Barnier a donc constitué le conseil technique concepteur de cette nouvelle épreuve baptisée Golden Swim Event.
Cette compétition --organisée avec l'accord de la Fédération internationale (Fina)-- devrait être disputée tous les ans, en trois étapes de 48 heures dans un intervalle de dix jours, le plus vite possible après le grand événement de la saison, Championnat du monde, d'Europe ou jeux Olympiques afin de surfer sur le pic de forme atteint à cette période. Et ce à partir de 2013, dans la foulée des Mondiaux de Barcelone qui se terminent le 4 août, dans deux villes européennes et une du Moyen-Orient.
"Il nous manquait quelque chose en natation", a expliqué Fabien Gilot , champion olympique du relais 4x100m, venu, avec Barnier, Verhaeren et le dossiste Camille Lacourt , présenter le projet aux médias à Monaco. "On a certes des meetings mais les meilleurs nageurs n'y sont jamais réunis parce qu'ils font des choix. On n'a pas la possibilité d'être ensemble, hormis aux Mondiaux ou aux Jeux."
"Les meilleurs mondiaux ne se rencontrent presque jamais. Et pourtant, il y a un milliard de téléspectateurs pour les épreuves de natation aux Jeux", a renchéri Romain Barnier , prenant pour modèle la Golden League d'athlétisme qui permet aux stars de chaque discipline de se confronter en dehors des événements à médailles.
Les organisateurs ont l'ambition d'attirer les 80 meilleurs nageurs du monde toutes spécialités confondues. Pour ce faire, l'attractivité doit être également financière. "Il faut qu'ils viennent pour l'argent, parce qu'il n'y en a pas beaucoup en natation", a reconnu Barnier qui se refuse à donner des montants mais estime que ce sera "beaucoup, beaucoup plus élevé" que les rétributions en vigueur dans la Coupe du monde de natation (1500 euros par victoire), une compétition qui a échoué à fédérer les meilleurs.
"Ils viendront également pour être traité comme des pros", a-t-il repris, "comme ça leur arrive très rarement, parce que c'est générateur de performance" et que ces trois rendez-vous, qui seront donc vendus chèrement aux organisateurs et aux partenaires, ont pour vocation, bien sûr, d'être des événements à records.