Happy Birthday : |
L'une des stars de la natation française est au coeur d'un incroyable imbroglio: Yannick Agnel ne pourra pas défendre son titre sur 200 m libre aux JO de Rio après sa 3e place aux Championnats de France mercredi, un classement qu'il conteste.
Le nageur de 23 ans, par l'intermédiaire de son club de Mulhouse, va déposer un recours devant le Comité national olympique et sportif français (CNOSF), et pourrait même porter le litige devant le Tribunal arbitral du sport (TAS), a affirmé à l'AFP son entraîneur Lionel Horter.
"Ce problème ne m'était jamais arrivé, ce n'est même jamais arrivé du tout dans des sélections olympiques. C'est assez dramatique pour des sélections olympiques", a déploré le champion plus tôt dans la soirée.
Objet de son courroux ? Le doute qui a plané durant toute la soirée sur son chrono et son classement: 3e, comme cela avait été annoncé dans un premier temps puis finalement confirmé tardivement, ou 2e, comme il en était persuadé.
La différence est de taille: en cas de 2e place, il aurait conservé une chance d'être repêché pour défendre son titre aux JO, ce qui n'est plus le cas après la confirmation de sa 3e place.
- Pas de vidéo -
L'imbroglio a débuté au terme de la course, remportée par Jérémy Stravius (1:46.18).
Pendant une heure, l'incertitude a été totale sur le classement final d'Agnel, qui se tenait d'un souffle avec Jordan Pothain à l'arrivée. Seule certitude à ce moment-là: avec un temps de 1:46.99, le champion olympique n'avait pas réalisé les minima requis pour une qualification directe, et pour aller aux Jeux, il ne pouvait plus compter que sur un repêchage, auquel il avait droit seulement en cas de 2e place.
Au terme de cette période de flottement, Agnel s'est d'abord officiellement vu attribuer la 3e place, synonyme d'adieu aux JO. Puis son entraîneur Lionel Horter a déposé un recours, ce qui a motivé la suspension du podium et la réunion d'un jury d'appel composé de membres de la Direction technique nationale (DTN) et de la Fédération.
Tard dans la soirée, ce jury a finalement confirmé le podium établi par le juge arbitre Denis Cadon et donc la 3e place d'Agnel.
"Nous assumons nos responsabilités", a déclaré le président de la Fédération, Francis Luyce , qui a affirmé que l'utilisation de la vidéo n'était pas possible pour trancher le litige: "Le règlement précise que nous ne pouvons pas prendre en considération les images, que nous n'avons pas visionnées".
" Yannick Agnel a demandé à être reçu par le président, il le sera", a par ailleurs assuré Francis Luyce .
- 'Situation de crise' -
Malgré les résultats du chronomètre, de nombreux observateurs ont estimé qu'Agnel avait bel et bien été le deuxième à toucher la plaque, avant Jordan Pothain (classé deuxième, à 1:46.81). Tout comme sur les réseaux sociaux, où les passionnés de natation ont vertement critiqué le classement officiel.
"Pour moi je suis 2e, c'était assez clair", a assuré Agnel avant même la confirmation définitive de sa 3e place. "La totalité des gens que j'ai rencontrés m'ont dit que j'avais bien évidemment touché 2e, plutôt largement, et qu'il n'y avait pas de doute. Je les crois sur parole".
Dans la soirée, le Français a d'ailleurs lui même tweeté une photo du finish de la course avec ce message laconique "Je vous laisse en juger..."
"C'est une situation de crise, on va la gérer", a de son côté commenté le DTN Jacques Favre.
Même si Agnel est privé de JO en individuel, il lui reste une autre chance d'y participer, via le relais français.
Champion du monde 2013, le nageur n'est pas arrivé dans les meilleures dispositions à Montpellier après n'avoir enchaîné que des chronos bien moyens tout au long de la saison. Son meilleur temps de la saison a ainsi été 1:47.28 début novembre à Dubai.
Aux JO de Londres en 2012, il était devenu le premier nageur de l'histoire de la natation française à glaner deux médailles d'or sur de mêmes jeux Olympiques, en 200 m et en relais 4x100 nage libre.
Stravius, lui non plus, n'a pas réussi le temps requis pour une qualification directe, mais sa première place lui permet de viser un repêchage.