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Talent immense et personnalité décalée, William Meynard a tout envoyé balader en 2013 pour "aller voir ailleurs": cette année il revient dans les bassins pour briller aux JO-2016, avec une certitude: "Je ne suis plus William Meynard ".
"Dans ma tête, ça n'allait plus, il n'y avait plus de plaisir. J'ai décidé d'aller voir ailleurs si j'y étais. Depuis toujours je voulais voir ce que pouvait ressentir un homme +normal+, sans contrainte de sport. J'ai vu, ça m'a plu", raconte dans un entretien à l'AFP le brillant sprinteur de 28 ans, engagé ce week-end au meeting de Compiègne.
Meynard est le dernier Français à être monté sur le podium mondial sur la distance-reine, le 100 m nage libre. En 2011, il s'offre le bronze aux Championnats du monde à Shanghai et dévoile son tempérament atypique.
En 2012, l'année des Jeux de Londres, il n'a guère été flamboyant, perturbé par une infection et une relation amoureuse difficile. Et en 2013, il n'a plus la flamme.
Alors, avec l'argent mis de côté, le Marseillais part vivre une année en Amérique du sud. "Je me suis juste pris une pause après trop de travail, tu vois. Pour me dire: souffle un peu sinon soit tu vas tuer quelqu'un, soit tu vas te tuer tout seul", confie-t-il.
Alors il baroude, il se régale.
En juin 2014, il se fait arrêter à Rio avec du cannabis sur lui, il tente de soudoyer les policiers brésiliens en leur proposant de l'argent pour le libérer.
- Barnier, 'maman 2' -
Puis c'est le retour en France alors que sa mère tombe gravement malade. Il trouve un job de barman.
"Je me suis dit: je vais faire ce que je veux vraiment dans ma vie, j'ai toujours aimé faire des cocktails, être avec les gens, parler avec les gens. C'est un métier qui s'est révélé à moi, ça a très bien marché".
William Meynard regarde alors à la télévision les Championnats de France en grand bassin à Limoges. En avril. Et là, il prend conscience que la compétition lui manque.
Alors qu'il s'est toujours entretenu physiquement entre MMA, bodysurf et crossfit, il retourne à l'entraînement, chez lui, au Cercle des nageurs de Marseille, sans faire de bruit. En mai, il annonce à son entraîneur Romain Barnier , sa "maman 2", qu'il est de retour.
"Je suis vraiment de retour. Quand je n'étais pas là, les autres pouvaient faire ce qu'ils voulaient. Maintenant je suis là, ça va changer".
Et c'est en homme mûr qu'il joue sa carte pour les jeux Olympiques de Rio.
"Je veux aborder ma nouvelle carrière différemment, je ne veux plus faire comme avant. Ca ne m'intéresse plus. Ca a été un cercle vicieux à la fin. Je me suis perdu. Je me suis laissé prendre dans la spirale infernale du sport, du +tout va bien+, à +ne pas se remettre en question parce qu'on est fort+", explique le nageur, qui vit désormais seulement de son contrat avec son club.
"Maintenant je n'ai plus besoin d'utiliser mon nom pour que les choses se passent bien. C'est ce qui m'a appris à mûrir. Je ne suis plus William Meynard , je suis juste William pour les gens, et ça me suffit largement".