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Ras-le-bol? Florent Manaudou a en tout cas séché son 100 m libre vendredi aux Championnats de France d'Angers, distance sur laquelle il avait pourtant choisi de s'engager dans l'optique des JO-2016, s'attirant un savon de son entraîneur.
Cela a été un coup de théâtre à neuf mois des jeux Olympiques de Rio.
Il ne s'agit que de Championnats de France en petit bassin et pourtant Manaudou n'a pas voulu nager vendredi la course-reine qu'il a mis dans son programme olympique. La veille, il avait fait part à la presse de ses hésitations à persévérer sur une course avec laquelle il joue au yo-yo depuis deux ans.
Son entraîneur, Romain Barnier , n'a pas apprécié le comportement du champion à Angers et lui a fait passer le message via les médias.
"Je ne cautionne pas ce comportement, je le trouve indigne d'un champion olympique, indigne d'un membre de l'équipe de France, indigne d'un membre du Cercle des nageurs de Marseille et de quelqu'un qui représente beaucoup de choses pour les nageurs français", avait lancé l'entraîneur après les séries.
Après la finale, remportée par Mehdy Metella (46.89), Barnier s'est à nouveau exprimé.
"J'espérais qu'il écoute vraiment ce que j'ai dit, qu'il réfléchisse vraiment, qu'il se rende compte de la portée quand on parle à la presse la veille sans en parler d'abord avec son staff, ses entraîneurs. Ce sont des changements de décision importants", a dit Barnier, souriant et qui a espéré avoir braqué Manaudou.
-'Un très mauvais calcul'-
Manaudou, lui, a refusé de parler tout au long de la journée à la presse, mais n'a pas manqué de suivre les séries et les finales depuis une passerelle.
Le 100 m libre semble redevenu une incertitude pour le sprinteur de 25 ans, alors qu'à Angers, il devait nager son premier 100 m libre de la saison.
Le grand maître sur 50 m libre avait choisi en début de saison d'ajouter la distance dans son projet olympique pour nourrir son appétit de défis.
Pour Jean-Luc Manaudou, son fils Florent a en fait signifié un "ras-le-bol": "C'est sans doute la vox populi qui l'incite au 100 m. A force de trop lui en parler, beaucoup arrivent à le dégoûter. Si vous voulez qu'un jour Florent nage un 100 m, arrêtez de lui prendre la tête avec le 100 m!", a défendu le papa.
"Si sa préparation sur 100 m doit l'amener à modifier des choses sur 50 m, c'est un très mauvais calcul. Ce serait stupide de se mettre en risque sur un titre olympique à Rio", a-t-il poursuivi.
Reste que, à moins d'un an des Jeux, Manaudou ne peut plus osciller entre "j'y vais", "j'y vais pas". Il va bien falloir qu'il tranche une bonne fois pour toute et qu'il se tienne à sa décision.
Manaudou donnera peut-être enfin sa version des faits, samedi après le 50 m brasse, distance qu'il devrait honorer de sa présence.
Dans l'ombre de Manaudou, les autres courses de la journée ont consacré Jérémy Stravius, qui a encore brillé en remportant le 400 m 4 nages (4:07.87), et Camille Lacourt , qui a remporté sans éclat le 50 m dos (23.46).
Enfin, Mélanie Hénique, médaillée de bronze mondiale en 2011 sur 50 m papillon, a amélioré son propre record de France sur la distance (25.20).