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Florent Manaudou s'est affirmé comme un grand champion avec deux médailles d'or individuelles et deux records du monde qui ont fait briller la France aux Mondiaux-2014 en petit bassin à Doha, noyés sous une pluie de records historique.
Ces championnats ont été surprenants par le nombre de records du monde qui sont tombés: 23, dont 14 en individuel, soit un record absolu en petit bassin, effaçant celui des Mondiaux-2008 de Manchester (18).
Quatre ans après l'interdiction des combinaisons en polyuréthane, uu bord des bassins, certaines performances peuvent susciter des questions, voire des soupçons avec en arrière-fond l'ombre du dopage.
- 8 médailles dont 6 en or
La France, qui était venue avec un petit contingent de 11 nageurs, a tiré son épingle du jeu avec un bon bilan de huit médailles, dont trois en or, pour se placer 8e au tableau des nations. Le Brésil termine en tête avec 10 médailles dont 7 en or, devant la Hongrie (11 médailles dont 6 en or).
Sans Manaudou, une telle moisson n'aurait pas été possible et une fois encore, le champion olympique 2012 porte seul l'équipe de France sur ses épaules. Mais les 10 autres Bleus ne sont pas passés à côté. Outre Manaudou, six Français ont amélioré leur meilleur temps, dont six sont des records de France.
Giacomo Perez Dortona a décroché sa première médaille mondiale sur 100 m brasse (bronze). Les autres sont des succès collectifs avec l'or sur le 4x100 m libre, l'argent sur 4x50 m 4 nages et le bronze sur 4x100 m 4 nages.
Les filles, une catégorie en souffrance, ont été surprenantes avec une médaille de bronze sur 4x50 m 4 nages, qui est peut-être le début d'une histoire.
- Manaudou vers de grands horizons
Manaudou, qui n'avait plus connu les honneurs d'un titre d'envergure mondial en individuel depuis son sacre olympique en 2012, a renoué avec les grandes victoires à Doha, même s'il a échoué sur 100 m libre (2e). Il quitte le Qatar avec six médailles dont deux en or en individuel.
Il a été exceptionnel en décrochant deux des titres individuels (50 m libre, 50 m dos) qu'il était venus chercher. Certes, il n'est pas devenu le premier champion du monde français sur 100 m libre, par la faute encore du Brésilien Cesar Cielo et d'une grande fatigue après avoir nagé 13 courses, ce qui est inhabituel chez un sprinteur.
S'il n'a pas réussi le triplé qu'il visait, il peut s'enorgueillir d'une récolte rare, avec deux records du monde: 20 sec 26 sur 50 m libre et 22 sec 22 sur 50 m dos, une course qu'il n'avait encore jamais nagée en compétition internationale senior. Encore en plein apprentissage, celui qui sait tout faire promet d'être encore plus fort pour les Mondiaux-2015 en août à Kazan (Russie), avant les JO-2016 de Rio.
- Des records... et des questions
Ces championnats ont marqué un tournant important dans l'histoire de la natation en renouant avec les records du monde pléthoriques.
23 records du monde battus ! En 2008 et 2009, les marques mondiales tombaient à chaque compétition, du fait des combinaisons intégrales en polyuréthane, considérées comme une aide à la performance. Aux JO-2008, ce furent 25 marques mondiales et 43 aux Mondiaux-2009 grand bassin.
Le 1er janvier 2010, elles ont été interdites et tous les observateurs ont estimé à une dizaine d'années la période nécessaire pour battre de nouveaux records du monde. Finalement, cela a commencé en décembre 2010 mais de façon parcimonieuse.
A Doha, les nageurs sont devenus les rois du pétrole. Chaque record du monde rapporte à son auteur la somme de 15.000 dollars. La Hongroise Katinka Hosszu a empoché le pactole avec quatre records du monde. Manaudou est le seul garçon avec deux records du monde. L'Espagnole Mireia Belmonte et la Suédoise Sarah Sjoestroem s'en sont offert deux chacune.
La professionnalisation a son incidence et la natation mondiale, finalement assez jeune, est en pleine progression. De nouveaux modèles d'entraînement émergent: contrairement au schéma classique toujours pratiqué par les Américains, Hosszu, Belmonte ou le Sud-africain Chad Le Clos privilégient en cette saison le travail sur la vitesse plutôt que l'enchaînement de longueurs à haut régime, bénéfique sur le fond mais plus fatiguant.
Mais immanquablement, ces performances soulèvent des questions liées au dopage: "Il faudrait être absurde pour penser qu'il n'y a absolument rien de tout ça (le dopage), affirme l'entraîneur français Romain Barnier . Il y a des victoires que j'ai du mal à comprendre".