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© AFP/Odd Andersen
Camille Lacourt
lors des jeux olympiques de Rio, le 8 mai 2016
Un an après des jeux Olympiques au goût amer, ses piliers, Florent Manaudou en tête, se sont presque tous effacés : la natation tricolore entame sa recomposition aux Championnats de France, de mardi à dimanche à Schiltigheim, qualificatifs pour les Mondiaux-2017 à Budapest.
. Lacourt et Stravius derniers rescapés
Dans le bassin alsacien, plus de trace de champion olympique en individuel pour faire office de locomotive, comme la natation française en avait pris l'habitude depuis une douzaine d'années. Les JO-2016 dans le rétroviseur, Manaudou, qui a quitté Rio avec deux médailles d'argent (50 m libre et 4x100 m libre), s'est tourné vers le handball pour s'oxygéner, au moins temporairement. Yannick Agnel , sacré champion olympique du 200 m libre en 2012, et Fabien Gilot , homme fort du relais 4x100 m, ont eux mis un point final à leur carrière.
De cette génération dorée, le trentenaire Camille Lacourt , et celui avec lequel il a partagé le titre mondial du 100 m dos en 2011, Jérémy Stravius (28 ans), sont les seuls qui n'ont pas été emportés par la vague de départs.
A 32 ans, pour dépasser la désillusion olympique (5e du 100 m dos en 2016, 4e en 2012), Lacourt s'est lancé un dernier défi : le 50 m dos des Mondiaux-2017 (23-30 juillet) dans la capitale hongroise, distance dont il est double tenant du titre. Le pari n'est pas gagné d'avance. Le quadruple champion du monde, qui prépare sa reconversion, passe depuis le début de l'année la majeure partie de son temps à Paris, loin des bassins marseillais, et ne cache pas sa difficulté à concilier entraînement et occupations nouvelles.
Pour Stravius, la course contre-la-montre est d'une autre nature. Une fracture du poignet fin 2016 a retardé sa préparation. L'Amiénois, qui vise à se qualifier pour Budapest sur 50 m dos et 100 m libre, n'a eu qu'une compétition, il y a un mois dans sa ville, pour prendre ses marques avant le rendez-vous couperet de Schiltigheim, heureusement pour lui nettement plus tardif qu'à l'accoutumée.
. La nouvelle vague en première ligne
Tous ne sont pas nécessairement de nouveaux visages, mais maintenant que les têtes d'affiche sont retraitées, ils sortent de l'ombre de leurs aînés et sont désormais attendus pour devenir les nouveaux leaders de l'équipe de France au fil de l'olympiade qui les mènera jusqu'à Tokyo en 2020.
On pense à Jordan Pothain (23 ans), en lice dès mardi sur sa distance de prédilection, le 400 m libre, dont il a été finaliste olympique l'été dernier. "Le temps du 400 m (3:47.43), je ne l'ai fait qu'une fois en série des Jeux, ce n'est pas quelque chose que j'ai reproduit facilement", a toutefois souligné le Grenoblois.
On espère également des sprinters marseillais Mehdy Metella et Clément Mignon, 24 ans tous les deux, qui se mesureront sur le 100 m libre vendredi, avec Stravius en arbitre. Ou encore à Damien Joly (24 ans), finaliste olympique du 1500 m à Rio.
Côté féminin, le premier rôle est promis à Charlotte Bonnet (22 ans). La Niçoise plongera avec l'ambition de "casser la barrière des 1 min 56 sec" sur 200 m libre (minima: 1:57.74) et avec le record de France en point de mire sur 100 m libre, les deux courses dans lesquelles elle brigue une qualification pour les Mondiaux-2017.
. Les critères sinon rien
Valeurs montantes ou cadres, pour être du voyage à Budapest, les règles du jeu sont claires : prendre une des deux premières places de la finale, tout en y nageant le temps fixé par la Fédération (FFN). Nommé directeur technique national par intérim mi-avril, Laurent Guivarc'h, qui a succédé à Jacques Favre, ne compte par transiger : "Les critères, je ne les ai pas déterminés (il n'était pas encore en poste, ndlr), par contre je ne les toucherai pas, c'est clair. (...) Je m'y tiendrai", a-t-il affirmé. Ce qui laisse augurer d'une délégation resserrée, contrairement à la sélection élargie qui avait été retenue pour les JO-2016, non sans faire polémique sur son bien-fondé.
Si le renouvellement est attendu dans les bassins cette semaine, il est déjà à l'?uvre dans les couloirs de la FFN. Occupé pendant près d'un quart de siècle par Francis Luyce , le fauteuil de président a changé de locataire début avril : c'est le Niçois Gilles Sezionale qui s'y est installé. En coulisses aussi, une page se tourne.