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© AFP/Valery Hache
Les nageurs français Yannick Agnel
et Camille Muffat
à l'entraînement le 14 septembre 2012 à Nice
Un mois et demi après leurs sacres aux jeux Olympiques de Londres, Yannick Agnel et Camille Muffat sont retournés à l'entraînement à Nice, ni blasés ni nostalgiques, mais encore plus motivés pour une nouvelle année avec en point d'orgue les Mondiaux-2013 à Barcelone.
Après une séance d'entraînement très matinale sous la direction de leur entraîneur Fabrice Pellerin, les deux jeunes Niçois sont arrivés souriants pour répondre aux questions des journalistes. Et épuisés par les très nombreuses sollicitations auxquelles ils se sont pliés, avec bonheur et parce que ça ne dure qu'un temps.
"Il faut que ce soit cadré, sinon on n'arrête pas. C'est le club de basket du coin qui veut qu'on donne le coup d'envoi d'un match ou la boucherie qui vient d'ouvrir à côté et qui veut qu'on coupe le ruban", lance Pellerin, avec son humour bien à lui.
Côté bassin, pas question de rigoler. La saison passée, d'octobre à juin, il a fait nager ses athlètes 7 jours sur 7, avec 17 km à avaler au quotidien.
Intime et artisanal
Cette année, les Niçois n'en sont pas encore là. Ils ont repris progressivement il y a une dizaine de jours dans la piscine bordée de soleil et installée sur le toit d'un immeuble. Ils ne sont plus que trois: Agnel, Muffat et Charlotte Bonnet (médaillée de bronze avec le 4x200 m libre) alors que Clément Lefert (champion olympique du 4x100 m libre) a pris sa retraite pour devenir trader. Mais plus pour longtemps, Pellerin a choisi d'intégrer 2 ou 3 athlètes internationaux.
© AFP/Valery Hache
La nageuse française Camille Muffat
à l'entraînement le 14 septembre 2012 à Nice
"C'est un groupe intime et artisanal", rappelle Pellerin, qui veut "normaliser" les titres olympiques de ses nageurs.
"Je ne me dis pas: +Tiens, mes deux champions olympiques sont arrivés sur le bassin+. Je les vois comme des nageurs qui veulent construire un statut. Le défi pour ces jeunes médaillés est de réussir l'après-JO, ce que d'autres n'ont pas réussi. Avoir la capacité à se fixer un autre objectif qui déclenchera le même investissement".
"Rester la meilleure"
Pour Pellerin, pas de sas de décompression ou de déprime post-olympique. Cette année, il regarde vers les Mondiaux de Barcelone (28 juillet-4 août), qu'il pose comme "un moment" et non "une finalité".
"Ce qui me guide cette année, c'est de forger de nouvelles lames comme modifier la technique, développer l'aspect physique. Yannick peut faire un 800 m ou un 1500 m et Camille gagner plus en vitesse", argumente-t-il.
Les champions olympiques reprendront la compétition le 13 octobre avec un meeting au Puy-en-Velay (Haute-Loire) avant d'enchaîner sur les Championnats de France en petit bassin à Angers (15-18 novembre) et l'Euro-2012 petit bassin à Chartres (22-25 novembre), deux rendez-vous à la maison incontournables pour les Bleus.
Agnel n'a pas l'intention de revenir en dilettante. "Il reste beaucoup de choses à accomplir. On est d'autant plus motivé. A la reprise, on se dit: +J'ai envie d'y aller à fond+. Maintenant on connaît le chemin, on sait que ça fonctionne de cette manière-là".
Le nageur de 20 ans n'est jamais monté sur le podium mondial et il a à coeur de prouver sa valeur sur 100 m libre (4e aux JO-2012).
Sa partenaire de 22 ans, elle, veut "rester la meilleure", sur 400 m libre et lorgne le titre sur 200 m (2e à Londres).
"Avoir été la meilleure, c'est bien mais le rester c'est bien plus dur. J'ai encore plus de motivation", a-t-elle conclu.