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Camille Muffat
lors d'une conférence de presse, le 26 juillet 2013 à Barcelone
Assommée par son retentissant échec sur 400 m nage libre, Camille Muffat doit très rapidement se remobiliser pour ne pas vivre pareil cauchemar sur le 200 m, qu'elle attaque mardi aux Mondiaux de natation à Barcelone.
Seulement 7e dimanche du 400 m, la distance qui a fait d'elle une championne olympique l'été dernier à Londres, Muffat n'aura que 36 heures pour se remettre la tête à l'endroit.
Dimanche, après avoir vu partir en boulet de canon l'Américaine Katie Ledecky , victorieuse dans un temps remarquable (3:59.82), Muffat a très (trop!) vite rendu les armes. Elle a fini en 4 min 07 sec 67/100e, à des années-lumière de son meilleur chrono de la saison.
Devant les micros, la Française ne s'est pas défilée assumant seule cet échec. Elle a estimé s'être comportée comme une "gamine qui a eu peur". Quant aux explications de cette réaction, elles sont plus difficiles à dénicher.
"Il a suffi d'un doute, à un moment donné, pour que tout bascule et que la championne, que j'avais pensé être, et que je pense toujours être, se fasse toute petite, a-t-elle ajouté. Ce n'est pas explicable, c'est simplement une très mauvaise course."
Son entraîneur Fabrice Pellerin, qui l'entraîne depuis toujours à Nice, la ville où elle est née il y a 24 ans, ne s'est pas présenté devant la presse pour analyser ce revers, qui fait l'effet d'un sérieux coup de froid après l'épopée des Jeux.
On pensait que son sacre olympique, doublé d'une médaille d'argent sur 200 m libre, avait définitivement libéré Muffat. Car la nageuse, qui à 15 ans se voyait déjà prédire un destin hors du commun, a mis du temps avant de confirmer.
Vulnérable émotionnellement
D'abord adepte du 4 nages, elle s'est souvent ratée en grande compétition, la dernière fois aux Championnats d'Europe 2010 à Budapest. Exigeante à l'extrême, elle cédait sous la pression qu'elle s'imposait elle-même.
Le déclic a eu lieu en 2011, avec la décision de se consacrer uniquement à la nage libre.
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Camille Muffat
avant le départ du 400 m nage libre des Mondiaux de Barcelone, le 28 juillet 2013
Mais de toute évidence, Muffat reste encore vulnérable émotionnellement. Yannick Agnel , qui la connaît bien pour s'être entraîné à ses côtés pendant des années, a sans doute résumé le mieux la situation. "Il faut qu'elle s'affranchisse des barrières psychologiques", a-t-il estimé.
"Elle a réussi à le faire aux Jeux, et encore c'était assez tendu parfois", a remarqué le nageur qui, bien malgré lui, pourrait aussi être une des raisons pour lesquelles Muffat a craqué.
Agnel est en guerre ouverte avec Pellerin, son ancien entraîneur à Nice, qu'il a quitté en mai pour s'installer aux Etats-Unis. Le coach a si mal pris cet exil qu'il a violemment attaqué samedi dans la presse son ancien protégé et l'agent de celui-ci.
Or, cet agent est aussi celui de Muffat, qui s'est ainsi retrouvée prise sous des feux croisés. La Niçoise a assuré n'avoir pas prêté attention à tout ceci. Mais elle a aussi admis avoir vu "quelques trucs apparaître", ce qui n'a pas dû aider à la rendre plus sereine.
Muffat n'entend pas quitter Barcelone sur une aussi désagréable sensation. "J'ai fait de tellement bons JO l'année dernière, une belle année en ayant confiance, je ne veux pas que ce 400 m reste dans les annales."