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C'est le paradoxe du champion: Florent Manaudou a confié dans un entretien à l'AFP qu'il n'était "pas forcément un fan de natation" après avoir vécu sa "meilleure année" en 2014, riche de 4 titres européens, 3 titres mondiaux en petit bassin et 2 records du monde.
A l'occasion des Etoiles du sport à La Plagne, Manaudou, 24 ans, est revenu sur cette année qu'il a également qualifiée de "bizarre" alors qu'il voulait renoncer aux Championnats d'Europe fin août, où il a brillé.
Q: Comment qualifieriez-vous cette année 2014 ?
R: "C'est ma meilleure année. Comme quoi il faut s'accrocher un peu. Ce n'est pas simple tous les jours. Cela redonne un peu de motivation. En fait, j'avais peut-être besoin de me poser quelques questions. C'était bizarre. Bizarre parce que j'arrive quand même à gagner et nager vite l'hiver dernier aux championnats de France de Dijon (petit bassin en décembre 2013). Ensuite aux Championnats de France (grand bassin en avril), je ne nage pas forcément vite mais je gagne quand même. Et je ne sais pas pourquoi mais ça n'allait pas. Il y avait plein de choses dans ma tête. Et je me disais tout simplement que j'avais envie de faire un break parce que c'était l'année européenne (sans Championnat du monde ou JO) et que je savais que c'était le dernier moment pour le faire. J'ai pris une semaine de pause et je me suis rendu compte que ça me manquait. Je me suis dit que ça ne servait à rien de tout gâcher, que c'était une année quand même importante parce que je n'avais jamais fait de Championnats d'Europe. Je me suis accroché".
Q: Avez-vous réglé le problème seul ?
R: "Je l'ai réglé mais il peut revenir. Ca peut m'arriver de me lasser à nouveau parce que je suis comme ça. Je ne suis pas forcément un fan de natation. J'aime beaucoup le sport mais nager pour nager ce n'est pas vraiment mon truc. J'essaie de me trouver des objectifs nouveaux, des nouveaux challenges mais ce n'est pas simple. Il y a des périodes où on ne fait pas beaucoup de compétitions, on nage beaucoup et on se lasse très vite. Le problème c'est que si je m'ennuie, je pars dans un cercle vicieux et je ne vais pas être bon. Ca va m'énerver de venir à l'entraînement, je ne vais pas forcément faire les bons choix sur les séances. C'est peut-être un peu dur pour les coaches, pour mon entourage parce que je peux d'un coup décrocher. Par contre quand ça m'intéresse, le résultat est là et ça se voit".
Q: Vous avez été très performant aux Mondiaux en petit bassin en décembre à Doha. Que signifient ces 2 records du monde que vous avez battus ?
R: "C'est drôle parce que l'année dernière, je suis à un dixième du record du monde sur 100 m crawl, tout le monde s'attendait à ce que je batte le record du monde sur 100 m crawl et c'est le seul que je ne bats pas. Comme quoi il n'y a pas de règle dans le sport. Mais c'était fort en émotion. Le 50 m dos, c'était bizarre parce que ce n'est pas un truc que j'ai dans la tête au quotidien. Alors que le 50 m crawl, c'était vraiment un objectif, je voulais un jour le battre. Et en plus le 50 m crawl pour moi c'est important, c'est la course la plus rapide et ça fait de moi le nageur le plus rapide de l'Histoire. Alors dit comme ça ! Ca fait quelque chose. Quand on est gosse, c'est ça qu'on veut".
Q: Regrettez-vous avoir confié que vous preniez de la créatine ?
R: "Non, je ne regrette pas. La plupart des gens me disent que c'est bien ce que j'ai fait. On me dit: +personne ne le dit et toi t'as le cran de le dire+. Même ici aux Etoiles du sport, des sportifs m'ont dit que j'avais eu raison de le dire parce qu'ils savent très bien ce que c'est. C'est juste que dans la tête des gens c'est méconnu et c'est dommage".