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© AFP/YURI KYZMIN
Le gardien de l'équipe de France Cristobal Huet
face à l'Allemagne lors du Mondial-2016 de hockey sur glace, le 7 mai 2016 à Saint-Pétersbourg
Si l'on n'en connaît qu'un seul, c'est lui: Cristobal Huet , le meilleur hockeyeur français de l'histoire, mettra fin à sa carrière internationale en gardant une dernière fois la cage des Bleus au Mondial, à partir de samedi à Paris-Bercy, à l'âge de 41 ans.
Dans la bouche de ses coéquipiers, c'est toujours le même mot qui revient: le Grenoblois, premier Français à avoir gagné le titre suprême dans son sport, la Coupe Stanley de la NHL, avec Chicago (en 2010), est "un exemple".
"Il représente énormément. Il a toujours gardé la même mentalité. Le succès ne l'a pas changé", souligne le capitaine Laurent Meunier , natif comme lui de Saint-Martin-d'Hères en Isère. "Il est toujours à l'entraînement parmi les premiers, il fait toujours des extras après. Il a toujours répondu présent pour l'amour de la France et de son équipe", dit Pierre-Édouard Bellemare, un des deux joueurs qui perpétuent la présence française dans la grande ligue nord-américaine. "Son apport est inestimable", résume l'entraîneur Dave Henderson.
Huet a été un défricheur en NHL. Philippe Bozon l'y avait certes précédé dans les années 1980, mais c'est lui qui, le premier, y a joué un rôle éminent, en sept années passées dans quatre franchises différentes: Los Angeles Kings, Canadiens de Montréal, Washington Capitals et Chicago Blackhawks.
Dans un monde où on n'associe pas naturellement les termes "hockey" et "français", l'Isérois a obtenu quelques-unes des distinctions les plus prestigieuses: le Trophée Roger Crozier du plus grand pourcentage d'arrêts (92,9% en 2006), la sélection pour le "match des étoiles" l'année suivante et bien sûr le titre en 2010, lors de sa dernière saison outre-Atlantique.
- Son quatorzième Mondial -
"Quand j'étais plus jeune, même si c'était un gardien de but, je l'idolâtrais. Le mot qui me vient en tête, c'est pionnier", dit l'attaquant de Dallas Antoine Roussel , qui avait treize ans quand Huet fit ses débuts aux LA Kings en 2003.
Lorsqu'elle a obtenu la coorganisation du Mondial (avec l'Allemagne), en 2013, la France a fait d'une pierre deux coups en retardant le départ de son gardien fétiche. "C'est cette échéance là qui m'a donné envie de continuer. Sans ça, j'aurais peut-être arrêté avant", dit le joueur, qui va faire une dernière saison de club en Suisse avec Lausanne.
En équipe de France, il y a près de vingt ans que Huet est indispensable. En treize Mondiaux, il a connu la descente en groupe B, la remontée et finalement l'installation dans l'élite, depuis neuf ans sans discontinuer, avec au passage un quart de finale en 2014 obtenu grâce à une victoire inoubliable sur le Canada (3-2 aux tirs au but). Ce jour-là, il avait joué un rôle décisif en arrêtant 34 "lancers" des champions olympiques.
Le maintien des Bleus au plus haut niveau, c'est son objectif primordial. "On aimerait bien sûr refaire les quarts, mais il ne faut pas oublier qu'il y a une équipe qui descend (en deuxième division)", dit-il. Une victoire sur la Norvège, lors du premier match samedi, permettrait "d'enlever un peu de pression".
Une fois le contrat rempli, l'équipe de France devra relever un autre défi: se passer de son joueur emblématique. "Ca va être dur. On a de bons gardiens qui arrivent, mais Cristo ça reste Cristo!", reconnaît Bellemare.