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© AFP/Pascal Guyot
Luka Karabatic
et sa compagne Jennifer Priez arrivent au palais de justice de Montpellier, le 23 octobre 2012
La cour d'appel de Montpellier a levé jeudi le contrôle judiciaire des handballeurs, dont Nikola Karabatic , mis en examen pour "escroquerie" dans l'affaire des soupçons de match truqué, ouvrant la porte à des sanctions pouvant aller jusqu'au licenciement.
La chambre de l'instruction est allée au-delà des réquisitions du parquet général, qui avait simplement préconisé d'assouplir les modalités du contrôle pour permettre aux joueurs mis en cause pour avoir parié sur le score à la mi-temps du match Cesson-Montpellier le 12 mai de rencontrer la direction du club de Montpellier (MAHB).
Dans un double arrêt, la cour a balayé le contrôle judiciaire, annulant l'interdiction faite aux mis en cause de rentrer en contact entre eux et avec le club (joueurs, staff, direction), et supprimant le cautionnement qui leur était imposé, équivalent aux mises et aux gains des paris incriminés.
Ainsi, Luka Karabatic (25.000 euros) et sa compagne Jennifer Priez (13.000 euros) seront remboursés ou n'ont plus à payer leur caution. Idem pour Mladen Bojinovic (11.600 euros), Dragan Gajic (11.600 euro), Issam Tej (11.600 euros), Samuel Honrubia (9.000 euros), Nikola Karabatic (4.500 euros) et sa compagne Géraldine Pillet (4.400 euros).
La chambre de l'instruction "apporte un démenti cinglant au procureur de la République et au juge d'instruction, alors qu'ils disaient avoir des preuves que le match a été truqué", a déclaré à l'AFP Me Jean-Robert Phung, défenseur des frères Karabatic.
"Ils (le procureur et le juge) ne veulent pas entendre la différence entre faute disciplinaire et faute pénale. Et la cour leur dit: +circulez, il n'y a rien à voir", a ajouté l'avocat de l'icône du handball français convoqué, avec son frère, le 7 novembre devant le magistrat instructeur.
Rendez-vous mardi avec le club
"Avec le contrôle judiciaire, l'objectif de la justice était de marquer les esprits et de démontrer une forme de culpabilité. Tout ceci est tombé à l'eau. Le dossier s'est considérablement dégonflé", a renchéri Me Luc Abratkiewicz, défenseur de l'ex-Montpelliérain Mladen Bojinovic , qui joue cette saison à Paris.
La levée de l'interdiction de rencontrer les membres du staff et de la direction permet au club, partie civile, de rencontrer enfin ses joueurs. Et éventuellement de prendre des sanctions pouvant aller jusqu'au licenciement "au cas par cas", selon Me Michèle Tisseyre, l'avocate du MAHB.
© AFP/Franck Fife
Dragan Gajic
lors du match de Montpellier contre le PSG, le 30 septembre 2012 à Paris
Le cas du Slovène Dragan Gajic , qui nie avoir parié, est éloquent. Seul joueur déjà réentendu par le juge, il avait été autorisé dès vendredi à voir ses dirigeants. Il les a rencontrés mardi et a été convoqué le 7 novembre à un entretien préalable à un éventuel licenciement, selon le club, qui a rappelé que cela ne préjugeait "en rien de la décision à intervenir".
Les autres joueurs, Nikola Karabatic en tête, seront reçus mardi par le président du MAHB Rémy Lévy. Il veut établir s'ils ont participé à des paris, de surcroît sur une défaite de leur équipe, même à la mi-temps, ce qui serait une violation de leur contrat de travail, mais aussi contraire aux "règles essentielles d'éthique et de morale auxquelles il est profondément attaché".
Pour les avocats, la bataille continue. Dans le clan Karabatic, Me Phung entend comprendre comment "un tel naufrage médiatico-judiciaire a été possible" et éventuellement trouver sur le plan judiciaire le moyen de le réparer.
Me Abratkiewicz veut, lui, toujours faire valoir son hypothèse selon laquelle les joueurs avaient le droit de parier dans un bureau de la Française des Jeux, car la réglementation n'a été changée qu'en juin par les instances du handball français, un mois après le match suspect.