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© AFP/Pascal Guyot
Le gardien de but de Montpellier Mickaël Robin, le 7 octobre 2012 à Montpellier
Le gardien de but de Montpellier Mickaël Robin a été mis en examen mardi dans l'affaire de soupçons de paris truqués lors du match de handball Cesson - Montpellier du 12 mai 2012, a indiqué son avocat Marc Gallix.
Il a été mis en examen pour avoir participé à l'organisation des paris, avoir tenté d'effectuer des paris par l'intermédiaire de celle qui était sa compagne à l'époque et avoir volontairement sous-joué durant la première période de cette rencontre, a précisé l'avocat.
Entendu pendant deux heures, Mickaël Robin, qui a quitté le tribunal sans un mot, est la 16e personne mise en examen dans cette affaire, parmi lesquels huit joueurs dont la star mondiale Nikola Karabatic et son frère Luka.
Robin est mis en cause notamment par des messages envoyés par son ex-compagne la veille du match. Mais, selon lui, s'il a été informé des paris qui étaient envisagés sur le score à la mi-temps, il affirme n'y avoir jamais participé.
Son ex-compagne, elle-même informée de cette opération par Géraldine Pillet et Jeny Priez, les compagnes des Karabatic, affirme n'avoir pas parié. Elle a été mise en examen en juin.
Le deuxième reproche fait par la juge d?instruction à Robin concerne sa prestation pendant la première période de cette rencontre au cours de laquelle il n'a arrêté que 25 % des tirs (5/20).
L'expert mandaté par la justice pour étudier le comportement des joueurs, Pierre Sallet, met ainsi notamment en cause une de ses anticipations qui aurait facilité la tâche de l'attaquant adverse.
L'expert parle ainsi dans son rapport d'un "acte volontaire avec pour conséquence le non arrêt du tir et le but" pour Cesson. Pour l'ensemble des joueurs, il évoque "une carence volontaire indéniable du niveau de jeu de la part de certains joueurs" en première période.
Anticipation
L'anticipation critiquée par l'expert a été l'un des thèmes de l'audition du gardien devant Marie-Christine Desplat-Didier, selon Me Gallix. Expliquant qu'elle-même avait été gardienne de but amateur, la magistrate a demandé des explications sur ce geste qu'elle a longuement visionné, a précisé l'avocat.
Selon Me Gallix, Robin s'est défendu en affirmant qu'il s'agissait justement d'une anticipation comme en font tous les gardiens de but de hand qui veulent faire croire aux attaquants qu'ils ouvrent des portes mais les referment.
Quant à l'ensemble de la prestation, toujours selon l'avocat, Robin a fait valoir que s'il avait été si mauvais, l'entraîneur l'aurait sorti comme il l'a fait sur un autre match après cinq minutes alors qu'il avait été très bon la rencontre précédente".
Placé en garde à vue avec son ex-compagne les 30 et 31 mai, Robin avait été convoqué en juin pour une mise en examen. Mais victime d'un accident de la circulation et d'une fracture du pied, l'audition avait été repoussée.
Selon Me Gallix, la mise en examen de Robin est l'un des derniers actes d'instruction de cette affaire: la juge doit encore entendre deux ou trois personnes dans la semaine puis elle clôturera son instruction avant fin août.
Les réquisitions du procureur de la République sont, elles, attendues pour septembre et un procès en correctionnel est envisagé avant la fin de l'année 2013.