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© AFP/FRANCK FIFE
Thierry Omeyer
et Daniel Narcisse
, lors d'une conférence de presse conjointe, le 21 mars 2017 à Paris
Thierry Omeyer et Daniel Narcisse évoquent leurs souvenirs et leurs sensations à l'heure de disputer leurs deux derniers matches en équipe de France, mercredi et samedi face à la Norvège, des moments qu'ils sont "heureux de vivre ensemble".
QUESTION: Vous souvenez-vous de votre première sélection?
Thierry Omeyer : "J'ai plus de souvenirs de la manière dont je l'ai apprise... C'est Daniel (Costantini, alors sélectionneur) qui m'avait appelé pour le stage de fin août 1999 qui allait déboucher sur la première sélection le 19 septembre contre la Roumanie (qualifications Euro). C'était les vacances et j'étais chez mes parents. Après avoir raccroché le téléphone, j'ai mis du temps à réaliser. Je ne savais pas trop comment en parler... C'était quelque chose que j'attendais parce que j'avais joué en équipe de France espoir. Il y avait du renouvellement dans l'équipe mais je ne pensais pas qu'il m'appellerait à ce moment-là... Je me rappelle aussi assez bien du match. J'étais rentré en deuxième période. J'avais arrêté un penalty et fait quelques arrêts. Cela s'était plutôt bien passé."
Daniel Narcisse : "J'étais à la Réunion quand je l'ai appris. Je ne m'y attendais pas du tout. Il fallait vite rentrer à Paris, parce que tout s'enchaînait jusqu'à l'Euro-2000. Ce match (amical contre l'Islande, le 9 janvier 2000) ne s'était pas très bien passé pour moi. J'avais joué à l'aile, j'avais raté un shoot et pris deux minutes (d'exclusion). J'avais joué trois ou quatre minutes et je n'étais plus entré sur le terrain ensuite. Mais j'avais la chance d'être bien entouré parce qu'il y avait des Réunionnais dans l'équipe ( Jackson Richardson et Patrick Cazal ) et des joueurs de Chambéry. Ils ont trouvé les bons mots et cela m'a aidé à relativiser."
Q: Est-ce plus facile de quitter l'équipe de France à deux?
TO: "La décision était personnelle avant tout. Mais c'est sympa de partager ce moment avec Daniel."
DN: "On a pris notre décision seul, comme des grands (sourire). Je ne voulais pas que ma décision pèse sur le choix de Titi. C'est pour cela que jusqu'au dernier moment, quand nous avons décidé de l'annoncer, nous n'en avions pas parlé entre nous. Mais au final, c'est mieux de vivre ça ensemble."
Q: Si l'équipe de France n'est pas qualifiée en fin de semaine pour l'Euro, participerez-vous aux deux derniers matches de qualification en juin?
TO: "Non, ce sont les deux derniers."
Q: Pourquoi avez-vous choisi de poursuivre un peu l'aventure après le Mondial remporté à Paris en janvier?
TO: "C'était de notre volonté d'accompagner encore l'équipe. Nous avions participé aux deux premiers matches de qualification en novembre (en Belgique et contre la Lituanie). C'était important et logique d'être encore présents."
DN: "C'était en effet important d'aider l'équipe de France à atteindre ses objectifs."
Q: Vous avez commencé à passer des diplômes d'entraîneur. Où vous voyez-vous dans dix ans?
TO: "Va-t-on vraiment s'orienter vers cela? C'est l'avenir qui le dira. Si c'est le cas, j'aurais envie d'aller le plus loin possible dans cette voie. Mais tant que tu joues, c'est dur de se projeter. J'ai besoin d'être concentré dans mon truc, surtout dans un club comme le PSG qui a de gros objectifs."
DN: "Ce diplôme est intéressant parce qu'il formalise tout ce que j'ai appris sur le terrain. Mais pour l'instant, je ne sais pas ce que je ferai. La saison prochaine, je ne jouerai qu'en club avec le PSG et j'aurai alors plus de temps pour voir quel secteur m'intéresse le plus."
Q: Quel est votre meilleur souvenir?
DN: "Le dernier Mondial est encore tout frais et cela reste assez énorme. Mais le premier titre olympique, à Pékin en 2008, était hyper fort émotionnellement. Donc cela reste Pékin."
TO: "Pour moi, les deux titres olympiques à Pékin et Londres (2012)... Un premier titre olympique c'est très fort. Londres c'était magique aussi avec tout le public. Les titres olympiques restent au-dessus de tout ce que nous avons pu gagner. Les Jeux restent la plus belle des compétitions."
Propos recueillis par Ludovic LUPPINO