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Dans l'ombre de la Coupe du Monde de football 2022 et des polémiques qui l'accompagnent, le Qatar continue de préparer discrètement, mais à grand pas, le mondial de handball messieurs qu'il accueillera dans un peu de moins de six mois, en janvier 2015.
L'émirat fonde de grands espoirs dans l'organisation de ce tournoi, premier Championnat du Monde d'un sport collectif organisé sur son sol, dans sa capitale, Doha, et qui doit lui permettre de prouver son savoir-faire.
Depuis qu'il a décroché l'organisation de la compétition, en janvier 2011, au nez et à la barbe de la France, le Qatar a mené d'intenses travaux pour se doter d'équipements dernier cri, susceptibles de faire pâlir de jalousie les plus grandes nations de handball.
En à peine plus d'un an, ce micro-état, riche en pétrodollars et aux ambitions sans limites, a fait sortir de terre un complexe ultra-moderne dont le chantier, presque terminé, a été présenté dimanche, quelques heures avant la cérémonie du tirage au sort.
Situé à une dizaine de kilomètres du centre de Doha et des principaux hôtels de la ville, l'équipement jouxte le stade de football de Lekhwiya, le champion 2014 qui a embauché Michael Laudrup, ex-vedette du Danemark, comme entraîneur pour la saison prochaine.
Doté d'un terrain principal d'une capacité de 5.500 places, de deux terrains d'entraînement, d'un centre médical, d'une piscine et d'une salle de fitness, cette arena doit servir de siège à la fédération qatarienne. Elle fera aussi office de camp de base pour toutes les sélections du pays, disposant d'une soixantaine de chambres et de restaurants.
Les travaux doivent s'achever au plus tard début septembre afin de tester la salle lors du Super Globe, la "Coupe du Monde des clubs" (7-12 septembre).
La rapidité des travaux, une spécificité qatarienne ayant alimenté les critiques concernant les conditions de travail des ouvriers sur les chantiers, a bluffé la plupart des observateurs venus visiter les lieux dimanche.
"Ils ont réussi à faire en un an ce que l'on essaie d'obtenir depuis des années en France", affirme le directeur technique national Philippe Bana, qui avait été "triste" et "amer" lorsque la France avait raté l'organisation de ce mondial avant de récupérer celle de l'édition 2017.
"Depuis, on a analysé les choses et on a travaillé ensemble avec le Qatar. Franchement, ce qu'il sont en train de faire est à tomber par terre. Les salles sont d'une qualité exceptionnelle et cela avance à une vitesse phénoménale", souligne le DTN français.
- Attirer des supporteurs, gros défi -
Outre le futur siège de sa fédération, le Qatar s'appuiera sur trois autres sites pour accueillir le mondial. Déjà existant, l'Aspire Dome, où les joueurs du PSG effectueront de nouveau leur préparation d'avant-saison en août, pourra contenir 5.000 spectateurs.
Situé aussi au sud-ouest de Doha, le futur complexe d'Al-Saad, encore en travaux, disposera d'une capacité de 7.700 sièges. Prévue pour être achevée en septembre, cette salle modulable pourra se transformer en moins de 48 heures en patinoire pour accueillir une rencontre de hockey sur glace.
A Lusail, à une vingtaine de kilomètres au nord de la capitale, se trouvera la salle la plus grande. Terminée en principe en octobre, elle doit accueillir, grâce à ses 15.300 places, la finale ainsi que les cérémonies d'ouverture et de clôture du tournoi.
Avec ses salles ultra-modernes et ses hôtels de luxe, le Qatar espère attirer un maximum de supporteurs, sans doute son plus grand défi. Car il n'est pas garanti que ces derniers feront le voyage en masse dans un pays où, même si la chaleur sera plus supportable en janvier (environ 25 degrés), les attractions touristiques resteront, elles, limitées.
Mais Thani Abdulrahman Al Kuwari, le directeur général du comité d'organisation, a prévu le coup en annonçant des "packages" avec 40% de réduction. Reste maintenant à préciser le prix et le contenu de ces offres.