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La star du handball Nikola Karabatic , prévenu d'escroquerie devant le tribunal correctionnel de Montpellier, s'est prévalu mercredi de son rôle de leader exemplaire pour se dédouaner de toute implication dans l'affaire des paris suspects autour d'un match présumé truqué entre Montpellier et Cesson en mai 2012.
"Je ne parierais pas sur mon sport (...) et j'étais très en colère", a-t-il affirmé, en apprenant que des paris avaient été pris par sa compagne et des coéquipiers.
L'international français, qui comparait aux côtés de 15 autres prévenus, s'exprimait à la barre au troisième jour d'un procès pour escroquerie ou complicité d'escroquerie.
"Ce qui m'a le plus touché, c'est qu'on puisse penser que j'ai truqué un match, c'est inadmissible. Tous ceux qui me connaissent savent que je ne veux pas perdre, c'est dans ma nature" et contraire "à mes valeurs", a clamé le joueur du FC Barcelone.
Le champion olympique, du monde et d'Europe en titre s'est montré très calme face aux questions pressantes du tribunal, répondant point par point sur chaque élément à charge.
Interrogé sur le retrait le 9 mai 2012 de 1.500 euros, la somme correspondant à la mise le 12 mai de sa compagne Géraldine Pillet, il a expliqué avoir eu besoin de "liquide" pour de courtes vacances à Ibiza avant les JO, devant payer en espèces le logement.
Sur l'application Parions Sport téléchargée sur son smartphone, il a indiqué que lui et Géraldine Pillet s'échangeaient régulièrement leur téléphone. Elle avait tenu la veille le même discours pour le dédouaner.
Quant à sa présence non loin des lieux de paris, il a affirmé qu'il "conduisait" et que "c'est à ce moment peut-être" que Géraldine avait consulté le site pour connaître la cote du match: 2,9 contre 1.
Enfin, sur l'horaire de la majorité des paris, autour de 10h00, considéré comme le moment du top-départ par la justice, il a refusé d'émettre "des hypothèses".
Agacé, le procureur Patrick Desjardins, lui a lancé: "Vous ne pouvez pas vous en tirer tout le temps en passant par la porte de secours!"
- 'Une connerie' -
Avant Nikola, son frère Luka est venu à la barre raconter comment Nikola avait réagi lorsqu'il lui a avoué avoir parié: "Il m'a parlé comme à son petit frère qui a fait une connerie. C'était pas très agréable... Il m'a dit que c'était un peu idiot d'avoir fait ça, que je pouvais être licencié".
Sur la défensive, l'actuel joueur du Paris SG a admis qu'il se "doutait un peu" qu'il n'avait pas le droit de parier. Mais il a assumé ses mises "de 8.000 euros" avec sa compagne Jennifer Priez.
Pour ses défenseurs, ce pari aurait participé d'une "tentative d'émancipation" d'un frère "très envahissant". Dans cette épreuve, "j'ai dû m'affirmer, être fort, il fallait tenir la barre", a affirmé Luka Karabatic .
Autre membre de l'équipe de France, Samuel Honrubia a, lui, admis qu'il "n'était pas fier" d'avoir parié 3.000 euros par l'intermédiaire de son ami Ayoub Chah.
"Il y avait une opportunité: c'était l'hécatombe, jamais il n'y avait eu autant de blessés et je ne me suis pas posé plus de questions", s'est-il justifié, avouant avoir voulu "tenter un coup".
Le Slovène Dragan Gajic a réitiré ses dénégations de paris, malgré 4.000 euros prêtés à Honrubia. Et d'assurer: "ce n'est pas bien" de parier contre son équipe. Pour lui qui dispute chaque match "à fond", les soupçons de trucages sont "insultants".
Mickaël Robin, qui jure n'avoir pas misé, s'est également défendu. "J'ai joué ce match à 100 %. Je n'ai absolument rien vu d'anormal dans les attitudes et l'efficacité", a ajouté le gardien, aujourd'hui à Cesson.
La justice soupçonne un arrangement entre les Montpelliérains pour ce match à Cesson. Les paris sur le score à la mi-temps ont rapporté quelque 300.000 euros de gains, au détriment de la Française des jeux.