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Pas favori en début de saison, Dunkerque a déjoué les pronostics en décrochant le premier titre de champion de France de handball messieurs de son histoire jeudi, après la défaite du PSG à Montpellier.
Le large revers du club de la capitale, tenant du titre, sur le parquet héraultais (28-36) en clôture de la 24 journée a permis le sacre du club nordiste, qui avait rempli la première moitié du contrat en s'imposant mercredi à Toulouse (24-21).
Les Dunkerquois comptent 5 points d'avance sur le PSG et Montpellier à deux journées de la fin et ne peuvent donc plus être devancés.
Sur le papier, l'USDK n'avait pas la belle équipe dans ce championnat où, dès la reprise en septembre, tous les yeux étaient rivés vers le Paris Saint-Germain et sa pléiade de vedettes.
L'USDK n'a, avec quelque 4,6 millions d'euros, que le troisième budget de l'élite, derrière Montpellier (6,6 M EUR), équipe la plus titrée de l'histoire en D1 (14 sacres) et le PSG (13,6 M EUR), plus riche club d'Europe.
C'est aussi une équipe dénuée de stars mais qui a gagné au fur et à mesure de la saison ses galons de champion en misant sur ses forces: un groupe d'une solidarité et d'une combativité sans failles et doté de la meilleure défense du championnat.
Battus seulement trois fois cette saison, les Dunkerquois ont su répondre présent lors de leurs duel avec les deux autres candidats au titre. Ils ont ainsi vaincu à deux reprises (25-21, 27-25) le PSG lors de matches sonnant comme des passations de pouvoir.
Après le match nul obtenu en novembre contre Montpellier (25-25), les Nordistes avaient réussi à renverser une situation bien mal embarquée dans l'Hérault le 17 avril, pour l'emporter sur le fil mais avec brio (27-26). C'est véritablement là que le titre s'est joué.
A la différence de Montpellier et du PSG, dont les effectifs ont été chamboulés à l'intersaison, Dunkerque s'est appuyé sur une certaine stabilité et l'éclosion de jeunes talents. Le club nordiste n'a enregistré qu'une seule arrivée (le demi-centre Romain Guillard) pour deux départs, ceux des arrières Sébastien Bosquet et de Christoffer Rambo, ce dernier en cours de saison.
Dunkerque a su aussi profiter des difficultés sportives du PSG, qui a encore sombré collectivement jeudi, et les aléas de Montpellier (retrait de deux points pour des problèmes financiers) qui a néanmoins réalisé une très bonne saison avec une victoire en Coupe de la Ligue et une qualification au Final Four de la Coupe EHF, le deuxième niveau européen.
- Le triomphe de Patrick Cazal -
Pour le PSG et ses investisseurs qataris, c'est en revanche une année décidément noire. Les Parisiens n'ont rien gagné jusque là et n'ont plus que la finale de la Coupe de France, fin mai, pour rattraper - un peu - leur saison.
Leur défaite face à Montpellier leur a par ailleurs fait perdre la deuxième place de la D1 qui n'est plus synonyme de qualification automatique en Ligue des Champions.
Au final, le sacre de Dunkerque récompense à la fois un groupe arrivé à maturité mais aussi la réussite d'un coach, Patrick Cazal , qui a fait passer l'USDK dans une autre dimension.
Joueur au sein de l'équipe nordiste de 2005 à 2008, l'ancien international français et double champion du monde avec les Bleus en 1995 et 2001 a d'abord contribué comme entraîneur-adjoint à la conquête de la Coupe de France en 2011, premier titre de l'histoire de l'USDK.
Passé aux commandes la saison suivante, le Réunionnais de 43 ans a glané successivement un Trophée des champions (2012), une Coupe de la Ligue (2013) et participé à une finale européenne (Coupe EHF en 2012). L'an passé, Dunkerque a aussi terminé deuxième de la D1, une place qui lui a permis de découvrir la prestigieuse Ligue des Champions cette saison.