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© AFP/Charly Triballeau
Le handballeur Nikola Karabatic
dans les tribunes du stade de Rouen, lors du match entre la France et la Lituanie, le 1er novembre 2012.
Nikola Karabatic s'apprête à retrouver le terrain pour la première fois depuis son interpellation du 30 septembre, à l'occasion du match de qualifications à l'Euro-2014 de l'équipe de France face à la Turquie dimanche à Mersin, sur les bords de la Méditerranée.
C'est donc loin des caméras, du bruit et de la fureur que la star des Bleus, toujours sous le coup d'une mise en examen pour escroquerie dans l'affaire des paris sportifs suspects, va reprendre son métier, dans une station balnéaire du sud de la Turquie, à quelques encablures de la frontière syrienne.
Dans les tribunes jeudi à Rouen lors de la victoire face à la Lituanie (27-18), il a redécouvert vendredi un autre aspect de la vie des sportifs: le voyage, une corvée en temps normal, mais sans doute un plaisir vu les circonstances, même si le périple via Paris, Istanbul et Adana, devait l'occuper jusqu'aux alentours de minuit.
Longtemps cloîtré, hormis quelques excursions au tribunal, dans sa maison de Montpellier qu'il partage avec son frère Luka et sa maman, il est véritablement redevenu un joueur de handball cette semaine avec son retour dans l'effectif de Montpellier, suivi très rapidement par sa convocation en sélection.
"Ne pas le prendre aurait été une faute de ma part car ça aurait été un signal que je ne voulais pas donner", a répété jeudi soir le sélectionneur Claude Onesta qui a vu débarquer un "homme très enthousiaste, qui a plaisir à nous retrouver et à retrouver le terrain surtout."
"Des fois il suffit d'avoir un ballon pour retrouver le sourire", a ajouté Onesta qui aura été d'un soutien infaillible depuis le début de l'affaire, quitte à faire grincer quelques dents, notamment du côté de Montpellier.
Même si l'enquête est toujours en cours, Onesta, qui a reçu Karabatic chez lui à Toulouse pendant la tempête, n'a jamais hésité à faire appel à lui et ne lui a, contrairement à son club, pas posé la question de confiance.
"Je ne lui ai pas demandé de jurer quoi que ce soit. Ce qu'il a fait le regarde. Ce n'est pas à moi de juger cette chose-là. Je suis suffisamment agacé qu'on me juge tous les trois matins pour ne pas faire vivre ça aux autres. Du moment qu'il est opérationnel, il a sa place parmi nous. Si par la suite, les conclusions devaient amener des sanctions, je m'en accommoderais."
"On sait tout ce qu'il a fait pour cette équipe de France et tout ce qu'il fera encore, a-t-il insisté. Ma mission est de trouver un équilibre pour que l'équipe de France soit encore performante dans les mois à venir. Et j'ai du mal à imaginer que cet avenir soit sans Nikola."
Muet depuis la levée de son contrôle judiciaire le 25 octobre, hormis quelques messages postés sur Facebook à l'attention de ses fans, Karabatic a lui choisi d'attendre d'être sur le terrain pour s'exprimer.
S'il a participé seulement mercredi à son premier entraînement collectif depuis un mois et son interpellation à la sortie de PSG-Montpellier, le Montpelliérain a visiblement bluffé Onesta par sa forme physique.
"On voit qu'il a beaucoup travaillé physiquement, il est très affûté", rapporte Onesta qui dès lors ne voit pas pourquoi il "se priverait de lui" dimanche "et le punirait de quoi que ce soit".
"Il avait sans doute besoin de nous mais nous aussi on a besoin de lui. On va donc essayer de l'accompagner vers le terrain de manière la plus judicieuse possible", a conclu Onesta qui, tous compte fait, "considère que ce que Nikola Karabatic fait de mieux, c'est de jouer au handball".