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© AFP/Sylvain Thomas
Mickael Robin, le gardien de but de Montpellier, à son arrivée au commissariat de police en 2012 à Montpellier
La chambre de l'instruction de la cour d'appel de Montpellier a annulé mardi le rapport de l'expert comportementaliste Pierre Sallet dans la procédure sur les soupçons d'un match truqué de handball entre Cesson et Montpellier, en mai 2012.
Dans son arrêt, les magistrats ont fait droit aux demandes de Primoz Prost et Mladen Bojinovic , estimant que la saisie de cet expert était entachée de nullité, car ce spécialiste n'était "pas expert dans les règles de l'art", ont relevé les avocats des joueurs.
Les défenseurs des frères Nikola et Luka Karabatic et de Mickaël Robin, qui n'étaient pas à l'origine de cette procédure, s'étaient associés finalement à cette requête en nullité de l'ordonnance de saisine de l'expert et de son rapport.
Interrogé par l'AFP, Me Marc Gallix, l'avocat de Mickaël Robin, a annoncé qu'il allait immédiatement déposer un recours en annulation de la mise en examen de son client qui, selon lui, "dépend à 90% de ce rapport".
Le spécialiste Pierre Sallet avait étudié le comportement des joueurs pendant le match perdu (31-28) par Montpellier, le 12 mai 2012. Il avait conclu à "des carences volontaires du niveau de jeu", sauf de la part du capitaine Michaël Guigou, mettant notamment en cause la performance du gardien de but, Mickaël Robin (35% de tirs arrêtés).
"Personne ne sait qui est ce M. Sallet, quelle est sa profession, pourquoi il a été désigné par le juge d'instruction alors qu'il ne figure pas au tableau des experts judiciaires", avait dénoncé Loïc Guérin, avocat de Prost à l'audience du 17 octobre.
"Ce rapport a servi à constituer le délit reproché aux joueurs. Maintenant il n'existe plus. Le rapport disparaît, l'infraction disparaît. On en revient donc aux simples paris qui, eux, ont été déjà sanctionnés", a commenté mardi Me Luc Abratkiewicz, conseil de Bojinovic, relevant que la chambre "stigmatise à la fois la saisie mais aussi le fonctionnement de l'expert".
Le reproche que fait la chambre de l'instruction à M. Sallet est d'avoir réalisé sa mission avec la collaboration de la Ligue nationale de handball (LNH), partie civile, qui est ainsi devenue juge et partie dans ce dossier.
Pour Me Mickaël Corbier, l'un des défenseurs de Nikola et de son frère Luka Karabatic , cette annulation ne change toutefois pas grand chose pour leurs clients. L'icône du handball français n'a en effet pas joué la rencontre en cause.
"On va discuter avec les joueurs", a-t-il indiqué, reconnaissant qu'il est toujours question d'une demande d'annulation de la mise en examen de Nikola Karabatic mais "sur un autre fondement juridique".
Le juge d'instruction devrait désormais, selon les avocats, "nommer un autre expert" avant de clore l'instruction. "Dans le meilleur des cas, le procès ne pourra pas s'ouvrir avant l'automne 2014", a pronostiqué une source judiciaire.
Dans cette affaire, seize personnes, soupçonnées d'avoir parié quelque 88.000 euros sur le score à la mi-temps (15-12) du match, sont mises en examen, dont huit joueurs de Montpellier.
Cinq d'entre elles ont quitté le club, parmi lesquels Luka Karabatic qui a rejoint Aix-en-Provence et surtout l'emblématique Nikola qui, après avoir suivi son frère brièvement pour cinq mois, a signé au FC Barcelone.
Nikola Karabatic et Mladen Bojinovic ont entamé une procédure aux prud'hommes contre le club montpelliérain. Une décision est attendue le 5 décembre, selon Me Corbier.