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© AFP/Lluis Gene
Claude Onesta
à Barcelone, le 18 janvier 2013
Claude Onesta , le sélectionneur national, a refusé mercredi de condamner le club de Toulouse et son capitaine Jérôme Fernandez, touché à une main lors d'une rencontre avec l'équipe libanaise d'Al-Sadd avec laquelle il effectue actuellement une pige, blessure qui pourrait le priver de l'Euro-2014.
Q : Comment avez-vous réagi à cette blessure ?
R : "On ne peut pas dire que ce soit une bonne nouvelle. On va attendre demain (jeudi, ndlr) et un examen complémentaire. Pour le moment je n'ai pas plus d'informations".
Q : Cette pige effectuée par le capitaine des "Experts" a déclenché une polémique. Quel est votre sentiment ?
R : "Ce que l'on attend d'un président (Philippe Dallard, président du Fenix de Toulouse, ndlr) c'est de prendre en compte la dimension économique de son club. Si, à la fin de l'année, il manque de l'argent dans les caisses du club toulousain, vous serez les premiers, vous les journalistes, à le lui reprocher. Quand il a pris cette décision il savait que, sportivement, son équipe serait amoindrie ponctuellement, mais ce choix de privilégier le côté économique ne me choque pas. On ne vit pas dans le monde des Bisounours. Contrairement à tous ceux qui parlent aujourd'hui, Philippe Dallard est un homme qui a investi de l'argent personnel dans son club. J'ai plus de respect pour ceux qui font les chèques que pour ceux qui s'en servent. La situation est devenue rocambolesque car ce qui était une recherche d'un soutien financier va devenir une contrainte sportive et je suis sûr qu'aujourd'hui il souffre de cette situation, mais je ne veux pas en faire un bouc émissaire. Les donneurs de leçon qu'on entend depuis dix jours me fatiguent."
Q : Jérôme Fernandez n'aurait-il pas dû refuser ?
R : "Si Jérôme avait su les conséquences que cela allait avoir, il ne l'aurait pas fait. Personne ne l'a obligé à partir au Qatar. Il savait que cela comportait un risque, le même qui existe aux entraînements à Toulouse. Aujourd'hui il est forcément déçu mais il doit assumer sa part. Il a un engagement avec Philippe (Dallard) quant au devenir du club et à son projet personnel futur au sein du Fenix (il devrait devenir à moyen terme le bras droit du président, ndlr). Il est trop simple après coup de dire qu'il n'aurait pas dû le faire."
Q : Cette blessure pourrait avoir des répercussions sur l'équipe de France...
les forfaits de Bertrand Gille , Xavier Barrachet et peut-être Jérôme Fernandez. Vous comprendrez bien que le sélectionneur que je suis doit
© AFP/Patrick Hertzog
Le capitaine de l'équipe de France de handball Jérôme Fernandez répondant à des journalistes le 12 juillet 2012 à Ostwald (Bas-Rhin)
R : "En quinze jours, l'équipe de France vient d'enregistrer
s'adapter en permanence. Alors, que Fernandez se blesse au Qatar ou en faisant du bricolage chez lui, la finalité est la même. Cela s'est déjà produit plusieurs fois. A chaque fois que je me suis retrouvé devant des forfaits de joueurs dont je savais pertinemment que c'était sûrement parce qu'ils avaient insisté malgré une blessure. Je reconnais d'ailleurs volontiers qu'il m?arrive moi aussi de temps en temps de rendre à leurs clubs des joueurs en situation délicate. Nous sommes dans une logique de contrainte partagée. Je ne peux pas dénoncer toute la journée les préjudices qui peuvent être portés au détriment de l'équipe de France et en même temps faire abstraction de ce que je peux générer comme préjudice pour les clubs".
Propos recueillis par Julien CARRERE