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© AFP/Charly Triballeau
Le handballeur français Nikola Karabatic
arrive à un entraînement avec l'équipe de France à Rouen, le 31 octobre 2012.
Nikola Karabatic a joué dimanche en Turquie son premier match depuis le début de l'affaire des paris suspects au terme d'une "très belle semaine" passée dans le cocon de l'équipe de France.
Une tape dans les mains de ses coéquipiers, un regard pour le banc et un sprint vers le milieu du terrain: c'est sur de vieilles habitudes que Karabatic a renoué avec son métier, dans le cadre rustique d'un gymnase de campagne.
Titularisé d'entrée pour sa 200e sélection en bleu, dix ans et deux jours après la première, il a joué 38 minutes et marqué 4 buts, presque comme si de rien n'était, le temps d'un match et d'une large victoire (33-20) au moins.
Sorti des vestiaires, son visage, aminci, s'est refermé. Sollicité par l'AFP, il a d'abord refusé de répondre, mais en insistant, il est revenu sur ses pas, déclarant qu'il ne parlerait "que du match et rien d'autre".
"Je suis très heureux d'être avec l'équipe de France, d'avoir joué et gagné ce match, a-t-il lancé, méfiant avant de se dérider un peu.
Muet depuis sa tournée médiatique suivant la levée de son contrôle judiciaire le 25 octobre dernier, la star des Bleus, éloignée du terrain depuis son interpellation le 30 septembre dernier, a appris à peser ses mots.
Mais au moins sa semaine en équipe de France lui a permis de retrouver le sourire. Même s'il est toujours dans l'oeil du cyclone et qu'il a été relégué dans la tribune de supporters jeudi à Rouen face à la Lituanie, sa présence dans la corbeille présidentielle étant jugée inopportune par certains.
Le soutien de ses coéquipiers, Didier Dinart en tête, et les "Niko, Niko" lancés par le public de Rouen ont apporté du baume au coeur.
Le lendemain, alors que le journal Libération révélait que sa compagne était soupçonnée par la police d'être "le noyau central du dispositif", il s'est envolé vers Mersin, au Sud de la Turquie, loin du tumulte.
"Il est avec ses potes"
Arrivé à une heure du matin après un long périple, il a participé samedi à son deuxième entraînement collectif seulement depuis un mois. "Mais je me suis entretenu physiquement, a-t-il expliqué dimanche. J'ai fait de la muscu, de la course, du tennis et un peu de boxe. Et du hand il y en a partout maintenant à la télé. Je n'ai jamais vraiment coupé avec le hand."
"Il affiche une envie énorme", a remarqué l'un de ses coéquipiers auprès des Bleus qui ont profité en Turquie, de la douceur du climat et goûté au confort du palace qu'ils partageaient avec l'équipe turque.
A Mersin, pratiquement pas de médias, aucune caméra. Le staff s'est crispé légèrement lorsqu'il en a aperçu une samedi soir. Fausse alerte: elle ne servait qu'à immortaliser le mariage qui réunit 300 convives à l'hôtel ce soir là.
Mais même en Turquie on a entendu parler de "l'affaire". "C'est bien lui qui a connu ces problèmes ? Qu'est-ce qui s'est passé au juste ?", demandait un membre de la délégation truque en désignant l'icône du menton.
Pour le reste, Karabatic a pu prendre son petit-déjeuner au soleil et profiter d'un quiétude inédite depuis longtemps. "Il est avec ses potes, détendu, serein", a rapporté son agent Bhakti Ong, quelques heures avant le retour au jeu de Karabatic dans ce gymnase désuet, "comme il y a dix ans quand on jouait dans les petits bleds".
"Ca fait du bien de retrouver les copains. Ca été une très belle semaine", a conclu le champion olympique qui, au-delà du climat et de la mer aguicheuse, aurait sans doute bien encore passé un peu de temps à Mersin.
Mais dès lundi, il retrouvera la France et l'agitation autour d'un enquête qui semble encore loin d'être terminée.