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© AFP/Pascal Pavani
Le Toulousain Jérôme Fernandez (g) exulte après avoir marqué contre Montpellier au Palais des Sports de Toulouse, le 3 octobre 2012.
"On ne va pas s'asseoir et pleurer sur notre sort, on avance, la page est tournée": le président du club de handball de Montpellier adoptait volontiers la méthode Coué mercredi soir au moment d'affronter Toulouse dans la ville rose.
Le champion de France a pourtant dû s'incliner pour la première fois depuis 1998 à Toulouse sur le score de 34 à 29 (mi-temps: 19-15). On n'efface pas si facilement l'absence de cinq vedettes, dont le double champion olympique Nikola Karabatic , tous mis en examen la veille dans une affaire de soupçons de match truqué sur fond de paris frauduleux.
Pour ce match de la 4e journée de D1, qui a attiré cinq à dix fois plus de journalistes que d'ordinaire, dirigeants et spectateurs affichaient la volonté de ne penser qu'au sport.
Un moniteur de l'école des sports de Muret à 30 kilomètres au sud de Toulouse venu avec sa troupe d'enfants lançait: "l'affiche reste alléchante" malgré le contexte.
Mélanie, une jeune fille de vingt ans "et dix ans de hand" derrière elle, ne cachait pas son soutien au club héraultais bien qu'elle vive à Toulouse: "Montpellier a tout donné au handball français et le club sera toujours plus important que les individus qui le composent".
Les supporteurs venus de Montpellier étaient rares. Il est vrai que le match se déroulait en milieu de semaine. Le speaker officiel et les 4.200 spectateurs toulousains tentaient pourtant de leur mettre du baume au coeur, en témoignant leur soutien par de vibrants applaudissements à Montpellier "qui vit des moments difficiles".
"Le club est debout, il avance", déclarait Rémy Lévy, le président de Montpellier juste avant le coup d'envoi. Toulouse "c'est très certainement l'endroit idéal pour retrouver un peu d'air pur", ajoutait-il.
Son homologue toulousain Philippe Dallard, qui vient de prendre la majorité du capital de Toulouse pour sortir le club de graves difficultés financières, soulignait de son côté: "Montpellier est une équipe très complète elle ne tient pas que sur quelques individualités: les joueurs qui sont là ce soir auront beaucoup d'envie et de fierté de représenter leur club".
En écho, M. Levy assurait: "la page est tournée, on est dans l'après 30 septembre", allusion à la date d'interpellation de ses joueurs au soir d'une lourde défaite contre le PSG (24-38).
© AFP/Pascal Pavani
Le Montpelliérain William Accambray
(g) à la lutte avec le joueur de Toulouse Salvador Puig (d) au Palais des Sports de Toulouse, le 3 octobre 2012.
William Accambray , le seul champion olympique sur le terrain côté montpelliérain, semblait lui donner raison en ouvrant le score, et Montpellier tenait la dragée haute au Fenix pendant 10 minutes.
Mais tenir en respect les locaux survoltés n'est pas chose aisée avec une moitié d'équipe venue tout droit du centre de formation.
D'autant que sur le terrain "l'affaire" se rappelait douloureusement à leur souvenir: les deux Montpelliérains ressortis de garde à vue sans mise en examen lundi soir, Wissem Hmam en défense et Mickaël Robin dans les buts, faisaient pâle figure.
Robin auteur d'un seul arrêt en 26 minutes, cédait sa place à un minot de 20 ans, Rémi Desbonnet, avant la mi-temps.
Les supporteurs toulousains étaient ravis mais pudiques face à l'issue du match, qui donnait raison à certains sceptiques: "Ces absences c'est un peu dommage pour le jeu, pour le sport", jugeait ainsi Gaëtan Guideau, un quadragénaire toulousain.