Happy Birthday : |
© AFP/Benjamin Nolte
Nikola Karabatic
descend du car de Montpellier à la veille du match de Ligue des Champions contre Flensburg, le 26 septembre 2012.
Icône du handball français, Nikola Karabatic traverse une mauvaise passe depuis le début de l'année avec d'abord un Euro raté, suivi d'une fin de JO mouvementée et maintenant l'affaire des paris sportifs à Montpellier où son nom apparaît en première ligne.
Lorsqu'il a été élu, en décembre dernier, champion des champions français 2011 par le journal L'Equipe, il était difficile de trouver un sportif national qui avait autant la cote, sur les terrains et en dehors.
Côté cour, Nikola Karabatic , né en Serbie il y a 28 ans, était considéré comme le meilleur handballeur de la planète, avec un palmarès immense, champion olympique, d'Europe, du monde et vainqueur de la Ligue des Champions.
Côté jardin, c'était le beau gosse, affable, souriant et toujours accessible malgré les sollicitations de plus en plus nombreuses. "Il est le joueur que toutes les foules applaudissent. C'est devenu l'icone du handball mondial", soulignait Claude Onesta , le sélectionneur de l'équipe de France.
Karabatic portait alors à merveille l'image sympathique du handball, un sport qui a su concilier performance et humilité. "Le mec qui se prend pour un autre, ça m'a toujours horripilé. Ca ne colle pas avec le hand, on a tous commencé en gagnant 1000 euros par mois, de quoi juste payer notre +appart+ et notre bouffe", expliquait-il juste avant d'être élu meilleur joueur du Mondial-2011.
Les premiers nuages sont apparus en janvier lorsqu'il est complètement passé à travers, à l'image de toute l'équipe de France, de l'Euro sur son sol natal. Les critiques pendant et après la compétition l'ont touché, durement.
Même la défense du titre olympique à Londres cet été n'a pas refermé la blessure. Quelques minutes seulement après le triomphe, il confiait à quelques journalistes: "On a toujours eu une relation très proche avec les médias, mais quand ça n'allait pas on a vu que ce n'étaient pas nos amis."
Sur ce, il est parti, avec Claude Onesta , démonter le plateau de l'Equipe TV, la chaîne du groupe qui l'avait porté au pinâcle en décembre mais qui était devenu coupable de critiques trop acerbes à son goût.
De retour à Montpellier, il a commencé la saison délesté de son brassard de capitaine, pour le "soulager" des sollications médiatiques, selon son entraîneur Patrice Canayer . Karabatic a répondu que ce n'était pas son idée, mais il est évident que le joueur est devenu plus méfiant, moins loquace.
"Avec toutes ces sollicitations, je n'aimerais pas être sa place. En même temps il les recherche aussi et se fait rémunérer comme ça", glisse l'un de ses coéquipiers en équipe de France.
L'affaire des paris sportifs finit de transformer 2012 en "annus horribilis".
"Dès qu'on parle de Montpellier on parle de Niko. Dans cette affaire, les médias citent huit noms et on ne retient que le sien", déplore un proche qui ajoute: "Il n'est pas bien mais il ferme sa gueule et se laisse massacrer."
L'affaire a d'ores et déjà des conséquences concrètes puisque Karabatic n'apparaîtra plus dans les publicités de Betclic, dont il était l'un des "ambassadeurs" avec Marcel Desailly et Tony Parker, même s'il ne s'agit "pas d'une rupture de contrat", précise le site de jeux en ligne.
"Betclic, c'est particulier. Ils ont jugé pas très opportun de continuer la pub avec Niko. Mais aucun sponsor n'a annulé de contrat", affirme Bhakti Ong, l'agent de Karabatic qui affiche dix sponsors sur son site internet, lesquels lui apportent la moitié de son revenu annuel, estimé à un million d'euros.
"Je ne dis pas qu'ils sautent de joie", dit Ong, "mais contrairement aux médias qui jettent des noms en pâture, ils appliquent la présemption d'innocence".