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Touchée par une avalanche de blessés, l'équipe de France de handball devra "innover" lors de l'Euro (15-31 janvier en Pologne) selon son sélectionneur Claude Onesta qui a haussé le niveau de la préparation avant le premier match amical contre la Norvège jeudi à Rouen.
Q: Quel est l'état de forme du groupe ?
R: "Les niveaux de fatigue sont hétérogènes. Certains étaient blessés comme Niko (Karabatic) et Adrien Dipanda. Ils ont travaillé physiquement à Capbreton mais pas de manière spécifique en groupe. D'autres, avec leur club allemand (Olivier Nyokas, Kentin Mahé) ont joué jusqu'au 27 décembre alors que les autres étaient déjà à Capbreton. Dimanche, on a effectué notre première séance collective tous ensemble. A partir de maintenant, il faut travailler ainsi pour entrer petit à petit dans le rythme de la compétition."
Q: La participation de Xavier Barachet à l'Euro est-elle mal engagée?
R: "Oui. Une blessure a été identifiée (lésion au genou droit). J'attends que le staff médical me dise quoi faire pour ne pas l'aggraver. Si finalement, on peut l'utiliser, on réfléchira. Mais c'est compliqué d'intégrer un joueur qui n'a pas pris part à la préparation."
Q: Cet Euro, organisé six mois avant les Jeux de Rio, vous ennuie-t-il ?
R: "Non, il ne m'ennuie pas. La question est de savoir ce que l'on en fait. On a beaucoup d'absents mais cela crée des opportunités pour d'autres joueurs. Certains auront davantage de temps de jeu, d'autres arrivent plus tôt que prévu. C'est toujours intéressant de voir qui saisit sa chance. Après, sommes nous encore favori? J'aurais tendance à dire que non parce qu'il nous manque six joueurs majeurs sur la base arrière: Grébille, Accambray, Fernandez, Barachet, Kévynn Nyokas et Nguessan. Avec nos titulaires, on reste capable de battre n'importe qui. Mais on n'a pas l'équivalent derrière. Les jeunes sont de qualité mais manquent d'expérience et de maîtrise. Que va-t-on faire si nos cadres fatiguent? Il faudra innover au risque d'être aussi fragiles que les autres équipes. On ne va pas non plus à l'Euro pour jouer à l'économie sinon cela ne sert à rien. Mais il faudra sans doute privilégier la raison plutôt que le résultat à tout prix. Tous les prix ne sont pas bons à payer."
Q: Vous affronterez la Norvège, puis le Qatar, vice-champion du monde, et le Danemark, vice-champion d'Europe, de jeudi à dimanche lors de la Golden League. La plateau est plus que copieux...
R: "Cette Golden League devient plus une contrainte qu'un avantage. Trois matches en quatre jours de ce niveau, c'est trop. J'avais accepté d'avoir un calendrier plus chargé à condition que cela génère des droits télés et des répercussions au niveau marketing. On ne peut pas dire que les objectifs ont été atteints. Pour le Danemark et la Norvège (co-organisateurs avec la France, NDLR), on se rend compte qu'il n'y a pas d'autres enjeux que sportif. Aller à Oslo pour jouer devant 1.500 spectateurs, comme en novembre, dans un environnement qui ne génère rien d'autre que des matches... Mieux vaut inviter des équipes en France. On fera ainsi plaisir à notre public, à nos médias, à nos partenaires. A l'avenir, il faudra revoir la copie."