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© AFP/Charly Triballeau
Le handballeur français Mathieu Grébille (c) le 1er novembre 2012 à Rouen contre la Lituanie
Nouvelle pépite du handball français, Mathieu Grébille est en formation accélérée depuis le début de la saison avec un rôle exponentiel à Montpellier et une première expérience en équipe de France.
La scène remonte au 3 octobre dernier. On est trois jours après le séisme de l'interpellation de sept joueurs, dont cinq Montpelliérains, dans l'affaire des paris sportifs et les champions de France déplumés se déplacent à Toulouse.
Juste avant le coup d'envoi, alors que les équipes se réunissent en cercle, une voix fuse, persuasive: "les gars, il faut redorer de l'image à Montpellier". C'est celle d'un gamin de même pas 21 ans, Mathieu Grébille, promu capitaine lors d'un match finalement perdu mais où l'avenir du club s'est matérialisé.
"Ca n'a pas été facile, se rappelle Grébille qui a rétrogradé au rang de vice-capitaine depuis le retour de blessure de Michaël Guigou mais qui continue à cracher le feu avec Montpellier et désormais en sélection.
Appelé pour la première fois par Claude Onesta , l'arrière gauche a marqué quatre buts jeudi à la Lituanie et la fracture du nez de William Accambray devrait lui donner encore un temps de jeu conséquent dimanche en Turquie.
"Il été par moments très précieux et à d'autres trop approximatif. Il faut accepter qu'il ait le droit à l'erreur car c'est comme ça qu'il va progresser", a réagi Onesta, soucieux de ne pas laisser le jeune homme se griser.
A priori, Grébille, loué à la fois pour son intelligence (Bac S, études de STAPS), et ses qualités physiques, semble à l'abri du dérapage.
Né le 6 octobre 1991 à Paris, il a déménagé en Martinique à l'âge de sept ans dans les jupes de sa mère guadeloupéenne. Aux Antilles, il a d'abord été un athlète, bon au saut en hauteur et vice-champion de France cadet au javelot, deux disciplines où on développe des qualités qui font un bon handballeur.
"Le bon moment"
Il est revenu seul en métropole en 2008, l'année de son bac, pour continuer à apprendre son métier à Montpellier. Un an plus tard, il a commencé sa carrière en équipe première sur un penalty raté. Mais au club ça fait déjà longtemps qu'on a découvert son potentiel. "Il a l'intelligence de jeu et un jump énorme", souligne Frédéric Anquetil, son entraîneur au centre de formation.
La comparaison avec un certain Nikola Karabatic est inévitable mais Grébille répond qu'il n'a pas, comme la star des Bleus, "gagné la Ligue des Champions à 19 ans en mettant dix buts en finale".
Il dit même qu'il est en équipe de France sur un concours de circonstances, puisque cinq champions olympiques sont absents. "Il est là grâce à son talent et son travail. Il était destiné à intégrer les A et c'est le bon moment", rectifie son entraîneur à Montpellier Patrice Canayer .
Peu importe finalement du moment qu'il mord dans l'aventure à pleines dents. "Je rêvais de faire partie de cette équipe", raconte le jeune homme, qui ne veut "pas penser encore" au Mondial-2013 mais vivre à fond l'instant présent.
"Je vis énormément de choses d'un coup et je n'ai pas forcément le temps de réaliser. J'essaye de prendre les choses comme elles viennent. On n'a qu'une vie et quand ça se passe bien, il faut en profiter. J'espère juste continuer dans ce sens, être peut-être un jour titulaire et assurer la suite du palmarès."
Didier Dinart , le doyen du groupe, en est persuadé. "La relève est assurée, elle est déjà presque prête, on n'a pas de soucis à se faire."