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© AFP/Javier Soriano
Alain Portes
entraînant l'équipe masculine de handball de Tunisie lors du Mondial, le 20 janvier 2013 à Saragosse, en Espagne
Par son style posé, le calme qu'il dégage, le nouveau sélectionneur Alain Portes a vite fait l'unanimité parmi les joueuses de l'équipe de France de handball, qui ont immédiatement adhéré à une philosophie dont le maître-mot est le plaisir.
La personnalité de Portes, 52 ans, contraste avec celle d' Olivier Krumbholz . Il est aussi placide sur le banc que son prédécesseur, anxieux compulsif, était agité.
Sans dénigrer Krumbholz, un entraîneur qui les a menées à deux finales mondiales (2009, 2011), les Bleues apprécient la sérénité de Portes qui rejaillit sur elles et explique sans doute le sang-froid dont elles font preuve depuis le début du Mondial.
"Ca vient beaucoup d'Alain. Il est très calme sur le banc et ça se reflète aussi un peu sur nous", explique Allison Pineau . "Peut-être que c'est rassurant pour l'équipe de voir qu'il ne s'énerve pas, ne s'agace pas à chaque action ou à chaque truc qui va mal."
"Il sait prendre les filles, pourtant ça faisait un moment qu'il n'avait pas été avec des filles, mais il sait. Il est très observateur, il nous connaît bien malgré le peu de temps qu'il a passé avec nous", note Amélie Goudjo.
"Un message basé sur la confiance"
Portes, 52 ans, a successivement été entraîneur des équipes féminine et masculine de Nîmes, avant de s'occuper entre 2009 et 2013 de la sélection masculine de Tunisie.
"Il a toujours une parole pour tout le monde tous les jours, c'est agréable", poursuit Goudjo. "Tu sens qu'il a confiance. Et quand tu sens la confiance de l'entraîneur, tu lui fais confiance, tu ne te poses pas trop de questions et c'est pour ça que les jeunes sont bien."
En Serbie, les nouvelles étonnent en effet par leur décontraction. "Il veut qu'on joue sans pression, relâchées, qu'on ait confiance en nous. Le message qu'il a est vraiment basé sur la confiance", observe Grâce Zaadi, 20 ans.
En insistant sur la notion de plaisir et en relativisant les résultats à ce Mondial destiné avant tout à préparer les Jeux de Rio en 2016, Portes a aussi aidé les plus anciennes à faire le deuil d'un passé récent traumatisant.
L'élimination en quart de finale des JO-2012 et la 9e place à l'Euro-2012 avaient profondément affecté des joueuses à qui, même si elles ne le disent pas ainsi, le changement d'encadrement a sans doute fait du bien.
"Le baromètre de l'équipe"
"Ce qui est bien avec Alain c'est qu'il dit qu'on a le droit à la contre-performance", analyse Nina Kanto . "Quand un coach te dit ça, ça t'enlève énormément de stress, car tu t'autorises l'échec, tu ne le vois plus comme une catastrophe pour le collectif, et ça te permet de jouer un peu plus libérée."
"Il a une dimension humaine qui fait qu'on a plus de facilité à accepter ce qu'il nous demande. Il a des discours qui te forcent à réfléchir différemment", avance-t-elle.
"Je ne veux pas dire que la méthode d'Olivier ne fonctionnait pas. Elle fonctionnait, c'était une autre méthode", dit-elle. "Mais Alain, je pense qu'il est arrivé à un bon moment de ma carrière. Parce que Rio c'est dans trois ans, parce que j'ai 30 ans et que je sens qu'il va tout faire pour m'aider à réaliser ce rêve, si je suis en capacité de le faire."
La pivot de Metz apprécie que son sélectionneur soit autant "attentif et à l'écoute". "Le baromètre de l'équipe, c'est lui", estime-t-elle. "Au niveau tactique, il est vraiment fort. Pour quelqu'un qui vient juste d'intégrer un groupe de filles, j'ai l'impression qu'il fait rentrer la bonne fille au bon moment."
"Des fois, il va savoir te piquer, comme il faut pour que ça ne te blesse pas mais que ça te donne envie de montrer ce que tu sais vraiment faire", ajoute-t-elle. "Au niveau psychologique je le trouve plutôt doué."