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© AFP/PASCAL GUYOT
L'icône du handball, Nikola Karabatic
avec les Bleus face à la Slovénie en amical, le 8 janvier 2017 à Montpellier
Icône du handball, Nikola Karabatic a une belle occasion de renforcer son image de champion et de faire passer à l'arrière-plan le scandale des paris auprès du grand public, lors du Mondial qui débute à Paris mercredi.
Considéré comme un prodige à ses débuts internationaux en 2002 (à 18 ans), le meneur de jeu des "Experts" s'est hissé en quelques années au rang de superstar dans sa discipline à force d'amasser les titres.
Plus de cinquante au total, sans compter les nombreuses distinctions pour ce fils d'un ancien international Yougoslave (Branko, décédé en 2011). "Quand je regarde mon palmarès, j'ai du mal à y croire", affirme l'intéressé, jamais rassasié, qui dit vouloir "marquer son sport".
Sous le maillot bleu, la natif de Nis (Serbie) a tout gagné en plusieurs fois: trois titres mondiaux (2009, 2011, 2015), autant de trophées européens (2006, 2010, 2014) et deux médailles d'or olympiques (2008, 2012).
En club aussi, "NK" a étoffé sa collection, gagnant notamment la Ligue des Champions avec trois clubs différents (Montpellier, Kiel, Barcelone). Il rêve de le refaire avec le PSG, son autre "quête" avec ce Mondial. "Champion du monde chez lui, ce serait la cerise sur le gâteau", souligne son agent Bhakti Ong.
- Fratrie -
"C'est sa plus grande échéance en équipe de France et une opportunité magnifique de marquer davantage son sport", estime Frank Hocquemiller, spécialisé dans le management du droit à l'image des personnalités.
N'a-t-il pas beaucoup à perdre en cas d'échec? "Il a tout à y gagner au contraire. Si cela se passe mal, il pourra toujours s'appuyer sur son palmarès", répond le fondateur de VIP consulting, qui a conseillé Karabatic à ses débuts.
"C'est une belle histoire parce qu'il vit cette aventure avec son frère (Luka). Cela a un côté saga", ajoute Hocquemiller, sceptique toutefois sur la capacité de la compétition à susciter un "engouement durable".
Si le handball a progressé, il est toujours un sport confidentiel par rapport au football et vient bien après le rugby ou encore le tennis en termes de popularité.
En janvier 2016, Karabatic figurait parmi les 40 sportifs préférés des Français (28e) selon une étude Sofres, grâce à un bond de 13 places, loin derrière cependant Florent Manaudou (1er), Tony Parker (2e) ou Teddy Riner (3e).
"En termes de sponsoring et d'image, ce n'est pas mirobolant au regard de son talent. Quand on est le meilleur, on attend forcément autre chose", souligne Hocquemiller.
Peut-il augmenter son aura? "Il faut voir. En principe, l'intérêt suscité par le Mondial risque fort de retomber après la compétition", dit Hocquemiller.
- Affaire des paris -
Un éventuel échec de la France ne devrait en tous les cas pas ternir son image, pas tellement minée par le scandale des paris sportifs qui a éclaté en 2012.
Des sponsors n'ont pas renouvelé leur contrat ou stoppé la collaboration, comme Betclic, mais d'autres sont arrivés à partir de 2014, date de la reconquête européenne avec la France, et ses revenus "ont retrouvé le niveau d'avant l'affaire (environ 600.000 euros par an)" selon Bakhti Ong.
"Son passage à Aix (de février à juin 2013) a été refondateur. Il s'est retrouvé dans un club qui luttait pour le maintien et a prouvé son statut de grand joueur", détaille son agent.
Condamné à 10.000 euros en première instance, Karabatic - qui a toujours nié son implication dans les paris - sera fixé sur son sort en appel le 1er février... trois jours après la finale du Mondial. Le parquet a requis une amende de 40.000 euros le concernant ainsi que son frère.
"L'affaire a fait bien plus de mal à son ancien club Montpellier qu'à lui-même car son rayonnement de champion le protège. Les gens font la part des choses", estime Hocquemiller. Sauf à Montpellier où le public l'a encore sifflé dimanche lors d'un match amical.