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Moins éblouissant qu'à l'habitude dimanche en finale face au Qatar (25-22), Thierry Omeyer n'en a pas moins été l'incontestable star tricolore du Mondial messieurs de handball, où il obtenu son quatrième titre mondial personne let a été élu meilleur joueur du tournoi.
Après sa dernière parade face à Abdulla Al-Karbi, à quelques secondes de la fin, il s'est tourné exultant vers le public français. Le gardien des Bleus venait de comprendre qu'il avait apporté à la France le cinquième titre mondial de son histoire.
Il n'aura pas été aussi rayonnant au cours de cette finale que lors des trois matches précédents (9 arrêts à 29% de réussite). Mais cela ne ternit en rien son remarquable tournoi. Il termine N.1 des gardiens au nombre d'arrêts (105) et N.2 au pourcentage (37%).
Mais ces chiffres globaux ne racontent pas toute la vérité. Ils ne suffisent pas à traduire l'impact qu'il a eu sur la victoire finale des Français. Gagneur invétéré, Omeyer (1,92 m, 93 kg) n'accorde plus son intérêt qu'aux matches qui comptent réellement.
Ainsi, le gardien du Paris SG a-t-il commencé petitement sur les matches de poules, préférant conserver son influx pour des rendez-vous plus décisifs. Le privilège de l'âge et de l'expérience, du haut de ses 38 ans et 318 sélections.
Le Mulhousien, quatrième joueur le plus capé de l'histoire des Bleus, a attendu les huitièmes de finale contre l'Argentine pour véritablement entrer en scène, avec 13 arrêts à 50% de réussite, en seulement 45 minutes.
Il a maintenu le même degré d'excellence en quarts de finale contre la Slovénie (18 arrêts à 44%), puis en demi-finales contre l'Espagne (20 arrêts à 48%), dont il a fini par dégoûter les tireurs de pénalties (4 arrêts sur 6).
"Stratosphérique", l'a qualifié Valentin Porte après ce match. "C'est un compétiteur hors pair", a détaillé l'ailier toulousain. "Les premiers tours, ça ne l'intéresse pas. Lui, il veut les matches à enjeu, où il y a de la pression. Et il sort à chaque fois le match qu'il faut au bon moment."
Porte n'a pas encore assez de vécu dans la maison bleue pour ne plus prêter attention aux exploits répétés de celui qui a été élu MVP (meilleur joueur) du tournoi, après avoir été élu meilleur joueur mondial de l'année 2008 et meilleur gardien de tous les temps en 2010.
- 'Impressionnant de régularité' -
Car des performances comme celle face à l'Espagne, Omeyer en avait déjà réussi de nombreuses, à l'Euro-2006, en finale des JO-2008, en finale du Mondial-2009, en demi-finale des JO-2012 face à la Croatie, ou en finale de l'Euro-2014 contre le Danemark.
Derrière son sourire calme et presque angélique, en dehors des terrains, Omeyer cache le tempérament guerrier de celui qui voue une haine intime à la défaite et ne vit que par et pour la victoire.
Dans le duel avec le tireur, qu'il aime tant défier du regard, du geste ou de la voix, il exprime tout son orgueil et sa volonté farouche de ne pas céder, de ne pas reculer d'un pouce.
Devenu gardien en juniors par hasard, il s'est façonné à force de méticulosité, de ténacité, après avoir appris auprès de Bruno Martini à Montpellier l'exigence qui sied à celui rêvant de compter parmi les tout meilleurs.
La rigueur avec laquelle il étudie les vidéos lors de longues nuits insomniaques, en dehors des périodes d'entraînement ou avant les grands matches, fait aujourd'hui partie de la légende des Bleus.
"C'est un compétiteur. Il est impressionnant de régularité. Au final, il est toujours là dans les grands moments", souligne Michaël Guigou.
Omeyer, lui, continue à s'amuser des questions le mettant en avant et revient inlassablement sur l'aspect collectif et l'importance du travail, sans cesse rabâché, méthodiquement.
"La préparation avant le match, l'analyse, tout ça, c'est beaucoup de travail, beaucoup de concentration", expliquait-il ainsi après l'Espagne. "C'est un sport d'équipe. Après, j'essaie d'aider au maximum, quand il y a des moments difficiles. J'essaie de rester concentré surtout."