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© AFP/Pascal Guyot
Le handballeur Nikola Karabatic
, le 16 octobre 2012 à Montpellier
La cour d'appel de Montpellier rend aujourd'hui son arrêt concernant le contrôle judiciaire des handballeurs, dont Nikola Karabatic , mis en examen pour "escroquerie" dans l'affaire des soupçons de match truqué, une décision qui pourrait ouvrir la porte à des licenciements.
La semaine dernière, le parquet général avait requis l'assouplissement des modalités du contrôle pour permettre des rencontres entre les joueurs incriminés et la direction du club de Montpellier (MAHB). Si la cour le suit, elle ouvrirait la porte à des explications que le MAHB attend de ses joueurs avec impatience, et à de probables sanctions.
Celles-ci peuvent aller jusqu'au licenciement, selon le club qui s'est constitué partie civile dans l'affaire. "Au cas par cas", a précisé la bâtonnière Me Michèle Tisseyre, l'avocate du MAHB, rappelant que le contrat des joueurs prévoit que ni eux, ni leurs proches ne peuvent parier.
Dragan Gajic , seul joueur à avoir été réentendu par le juge, a obtenu vendredi la levée de l'interdiction de voir ses dirigeants. Il les a rencontrés mardi et a été convoqué à un entretien préalable de licenciement le 7 novembre. Gajic attend seulement de la cour d'appel, jeudi, qu'elle annule sa caution de 11.600 euros, car il nie avoir parié.
© AFP/Pascal Guyot
Le handballeur slovène de Montpellier Dragan Gajic
avec son avocat le 16 octobre 2012 au palais de justice de Montpellier
Le 16 octobre, puis le 22, les avocats des joueurs et des compagnes de deux d'entre eux avaient demandé la levée des deux volets du contrôle judiciaire: le cautionnement, équivalent aux gains des paris incriminés, et l'interdiction de rencontrer les autres mis en examen et les membres du clubs (joueurs, encadrement, staff).
Les mis en cause entendent ainsi récupérer 25.000 euros ( Luka Karabatic ), 13.000 euros (Jennifer Priez), 11.600 euros ( Mladen Bojinovic , Dragan Gajic et Issam Tej ), 9.000 euros ( Samuel Honrubia ), 4.500 euros ( Nikola Karabatic ), 4.400 euros (Géraldine Pillet).
"Hallucination juridique"
Me Jean-Robert Phung a notamment réaffirmé que son client Nikola Karabatic "n'a pas parié". Il a ajouté que c'est sa compagne, Géraldine Pillet, qui avait reconnu l'avoir fait pour son compte et qu'elle "était tout à fait en droit de le faire".
Pour Me Phung, qui a parlé d'"hallucination juridique", " Nikola Karabatic serait l'auteur d'une escroquerie par possession d'information". Et de dénoncer un contrôle qui a "anéanti le droit à l'image" de son client.
Ses confrères ont assuré que le match n'a pas été truqué et dénoncé des mesures de rétorsion contre des joueurs qui avaient choisi, dans un premier temps, de garder le silence en attendant de connaître le dossier.
"Le contrôle judiciaire ne peut être fondé sur le fait que les joueurs ont décidé de se taire. Il y a un droit au silence. Si on sanctionne ce droit, on va vers une dérive du système judiciaire", a dénoncé Me Luc Abratkiewicz, avocat de Bojinovic, ex-Montpelliérain transféré cet été au PSG Handball, comme Honrubia.
Selon lui, son client avait seulement interdiction de parier en ligne et pouvait donc le faire dans un bureau de la Française des jeux, ce qui rend "juridiquement infondé" de lui demander une caution.
"Je soutiens mordicus: en mai 2012, rien n'interdisait à M. Bojinovic de faire un pari en dur! La Fédération française de handball a modifié ses règlements en juin 2012, postérieurement aux faits", a-t-il fait valoir, rappelant que le match en cause, Cesson-Montpellier (D1), s'était joué le 12 mai.
"On est allé trop vite, trop fort", a déploré de son côté Me Antoine Camus, le défenseur de la compagne de Luka Karabatic , Jennifer Priez, qui a été suspendue d'antenne par son employeur, la chaîne de NRJ 12.