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Claude Onesta a estimé que si l'équipe de France messieurs de handball avait su résister au Qatar pour devenir championne du monde, dimanche à Doha, c'est parce qu'elle est "habituée à gagner des matches difficiles".
Q : Vous rentrez une fois de plus dans l'histoire avec ce cinquième titre mondial?
R : "L'histoire, je ne sais pas où elle commence, je ne sais pas où elle s'arrête. Il y a quelques années, j'étais content d'en avoir gagné une. Je sentais que c'était compliqué. Maintenant, j'arrive à me perdre dans le nombre. Ce n'est pas une de plus. On ne compte pas comme ça. A chaque fois, c'est une aventure nouvelle, c'est une construction particulière, des moments de doutes, des difficultés. Et à chaque fois, on arrive à trouver des solutions, ou une énergie qui permet de valider des demi-solutions."
Q : L'équipe n'a pas joué son meilleur handball contre le Qatar...
R : "Aujourd'hui, ce n'était pas le meilleur match de notre carrière, mais je crois que cette équipe s'est habituée à des matches difficiles. A les gagner pas forcément avec brio, mais à les gagner au moins avec courage, obstination, solidarité."
Q : Vous continuez à gagner comme si tout était simple...
R : "On a l'impression quand même d'être pénible pour les autres. Quand on voit les équipes qu'on laisse derrière nous et qui ne vont pratiquement rien gagner dans les dix ans qui viennent de passer, on se dit qu'il n'y a pas une différence telle pour qu'on en gagne huit et eux zéro. Mais ce que je me dis surtout, c'est que peut-être pour les dix ans qui viennent, ça va être encore la même histoire. Donc il va falloir qu'ils s'habituent à perdre."
Q : Qu'est-ce qui vous donne à croire que cela va continuer?
R : "L'équipe est bien en place. De jeunes joueurs l'intègrent et commencent à avoir des rôles importants. Il faut qu'on travaille encore sur le renouvellement de ceux qui sont présents aujourd'hui, mais ne le seront peut-être pas à moyen terme."
Q : Cette victoire vous assure aussi une qualification pour les JO-2016...
R : "La qualification pour Rio était pour moi l'élément déterminant de ce match. Ça veut dire qu'on va avoir un an et demi pour travailler dans la sérénité, avec l'opportunité de le faire sans pression, en pouvant faire des essais. C'est un avantage important. On va essayer d'en profiter."
Q : Êtes-vous optimiste pour la suite?
R : "Je me dis que les choses ne se prévoient pas, elles se construisent. Pour l'instant, les choses évoluent dans la bonne direction. Il ne faut pas se fixer quoi que ce soit. On a des joueurs plutôt stables et performants. On a une jeune génération, qui déjà a pris des responsabilités pour un certain nombre d'entre eux. Avec la qualification pour les Jeux, on va pouvoir faire les choses, sans trop s'affoler et en se donnant l'opportunité de travailler sur la longueur. On a la mission de continuer à construire cette transition qui est chez nous notre marque de fabrique, qui est un élément essentiel pour la continuité de nos performances."
Q : Comment envisagez-vous l'avenir de Jérôme Fernandez?
R : "D'évidence, la suite était là et on allait la construire, mais j'ai bien compris qu'il restait à disposition et je considère moi, également, que tant qu'il a un rôle et qu'il est capable d'apporter quelque chose à cette équipe, il n'y a aucune raison qu'on s'en passe. Alors à quelle échéance? Je ne sais pas. Il n'y a pas de trait tiré. On n'a rien envisagé l'un et l'autre pour que ça s'arrête là."
Propos recueillis en zone mixte