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Claude Onesta , le sélectionneur de l'équipe de France messieurs de handball engagée au Mondial-2015, a clos lundi le chapitre Jérôme Fernandez, en réaffirmant son autorité et répétant qu'il était seul décideur de la stratégie adoptée en vue des échéances futures.
Samedi, Onesta avait pris de court la presse en expliquant ne plus considérer son capitaine, âgé de 37 ans, comme inamovible, et vouloir faire à très court terme place à la jeune génération sur son poste.
Le sélectionneur avait surpris par le timing de cette déclaration et par le ton employé. Il avait notamment jugé "criminel" de maintenir sur le terrain quelqu'un de l'âge de Fernandez, quand on a à disposition des joueurs comme Mathieu Grébille ou William Accambray .
Fernandez, le meilleur buteur de l'histoire en équipe de France (1.448 buts inscrits), avait calmé le jeu dimanche soir, après la victoire contre l'Egypte (28-24). Il avait dit s'être expliqué avec son entraîneur, dont il a toujours été très proche, et avait assuré qu'il n'y avait "pas de polémique".
Lundi, les deux hommes se sont retrouvés côte à côte devant les journalistes. Onesta en a profité pour redire son attachement à Fernandez, mais aussi insister sur le fait qu'il était seul maître à bord.
"Personne ne peut douter de l'estime, du respect et de l'affection que j'ai pour ce joueur", a-t-il commencé. "Mais au-delà de ça, ce que je veux dire, c'est que ce ne sont ni les joueurs, ni l'environnement, ni les médias qui font l'histoire de l'équipe de France."
"Donc, c'est très clair : il y a un patron, c'est moi, tant que j'y suis", a-t-il asséné. "Le jour où je n'y serai plus, ils feront comme ils voudront. Tant que c'est moi le patron, c'est moi qui distribue les rôles et les fonctions."
"J'ai dit à Jérôme il y a déjà plusieurs mois quels étaient mon regard et ma vision, quelle idée je me faisais du projet et de la façon dont j'allais le diriger", a-t-il justifié. "J'aurais très bien pu le laisser dans l'illusion qui pouvait être la sienne. Par égard pour lui, j'ai préféré le prévenir."
- 'Là pour servir l'équipe de France' -
Onesta estime que son capitaine pourrait être trop âgé pour être compétitif en 2016 aux JO de Rio et qu'il est de son devoir de préparer la jeune garde.
"Je considère que Jérôme peut être encore utile au projet de l'équipe de France, mais que l'histoire voudrait que ce soient d'autres joueurs qui aient déjà pris le relais à Rio", a-t-il expliqué. "Je n'ai pas dit qu'il ne serait pas à Rio."
Encore très compétitif cette année avec son club de Toulouse, qu'il quittera en fin de saison, Fernandez rêverait de conclure sa carrière internationale en 2016.
L'arrière a éludé la question de son avenir sous le maillot tricolore : "Je suis joueur, au même titre que les autres. Je suis sélectionné par le sélectionneur et ça s'arrête là".
Pourquoi Onesta a-t-il senti la nécessité d'intervenir de la sorte ? Peut-être a-t-il estimé que son autorité risquait d'être remise en cause, ou que le message devait être dit publiquement pour que son capitaine le comprenne vraiment.
"On peut avoir de l'estime l'un pour l'autre et ne pas être du même avis", a jugé le sélectionneur. "Et je peux tout à fait respecter qu'il ait une autre vision du projet. Sauf que ce que je dis, c'est qu'il n'y aura pas plusieurs visions sur le projet."
"L'équipe de France ne lui doit rien, comme elle ne me doit rien", a-t-il ajouté. "On a suffisamment reçu d'elle, on est là pour la servir. Tous, autant que l'on est."
Le groupe n'a en tout cas, pour l'heure, pas semblé perturbé par l'épisode. "On ne s'est pas du tout attardé là-dessus", a affirmé Guillaume Joli , sincèrement étonné de l'intérêt accordé par la presse à cette question.