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© AFP/FRANCK FIFE
Thierry Omeyer
et Daniel Narcisse
annoncent leur prochaine retraite internationale devant la presse, le 21 mars 2017 à Paris
Thierry Omeyer et Daniel Narcisse , qui ont accompagné les plus grands succès du handball français, ont officialisé leur retraite internationale pour la fin de saison, moins de deux mois après l'apothéose d'un nouveau sacre mondial en France.
Après cet énième titre planétaire "c'était le meilleur moment pour partir", a souligné Thierry Omeyer , l'inusable gardien, encore international à l'âge de 40 ans (356 sélections). La décision a "été difficile à prendre" a souligné son compère Narcisse qui à 37 ans (309 sélections) a aussi défié les lois du temps.
Les passionnés de hand auront toutefois encore la chance de voir les envolées d'"Air France", surnommé ainsi pour sa détente, et les arrêts spectaculaires de "Titi" puisqu'ils ne tireront leur révérence qu'en fin de saison.
Dernier objectif avant de quitter la scène: aider les Bleus à valider leur billet pour le prochain Championnat d'Europe (12-28 janvier en Croatie). Ils disputeront donc au minimum deux matches contre la Norvège, en guise de rééditions de la dernière finale mondiale remportée le 29 janvier à Bercy.
Ce sera le 3 mai à Oslo et le 6 mai à Clermont-Ferrand où ils espèrent avoir scellé la qualification des Bleus. Si ce n'est pas le cas, peut-être les reverra-t-on en Lituanie puis à Montbéliard contre la Belgique courant juin.
Mais les supporters des Bleus devront s'habituer à faire sans deux de leurs plus grands vedettes. Arrivés en sélection au tournant des années 1990-2000, Omeyer et Narcisse ont été, avec Nikola Karabatic , leur coéquipier au Paris SG, les acteurs les plus prestigieux de la fabuleuse aventure du hand français.
Ils ont bâti un palmarès incomparable et fait de la France, la référence masculine de leur sport. Avec les "Costauds" de Daniel Costantini d'abord, puis surtout les "Experts" de Claude Onesta , ils ont empoché deux titres olympiques en 2008 à Pékin et en 2012 à Londres, trois européens en 2006, 2010 et 2014, cinq mondiaux pour Omeyer (2000, 2009, 2011, 2015, 2017) et quatre pour Narcisse, qui manqué un épisode (2011) en raison d'une blessure au genou gauche.
Ils ont chacun été élus meilleur joueur de l'année (Omeyer en 2008, Narcisse en 2012), l'équivalent du Ballon d'or au football.
- Déception de Rio -
Le titre mondial, décroché à Bercy en janvier, seize ans après celui de 2001, sonnait comme un fin rêvée pour ces deux monuments du hand, rentrés frustrés des jeux Olympiques de Rio en août avec "seulement" la médaille d'argent autour du cou.
La défaite en finale contre le Danemark a été "dure à digérer" pour Narcisse. Mais les mots de son ami Omeyer l'avaient incité à poursuivre jusqu'au Mondial en France.
Les sélectionneurs Didier Dinart et Guillaume Gille espéraient compter une dernière fois sur eux lors de l'Euro croate. Mais ils ont décidé de s'arrêter là.
"Le poste de gardien est très dur, très exigeant et demande une remise en question permanente. Aujourd'hui, c'est le moment d'arrêter parce que j'ai rempli tous les objectifs que je m'étais fixés en équipe de France", a expliqué Omeyer qui prépare sa reconversion comme entraîneur.
Devenir coach fait aussi partie des ambitions de Narcisse qui va désormais profiter davantage de sa famille et se rendre plus souvent à la Réunion, sa région d'origine.
- Une statue pour Omeyer -
© AFP/Thomas SAMSON
Daniel Narcisse
et Thierry Omeyer
brandissent le trophée remporté par l'équipe de France à l'issue du Mondial de hand, le 29 janvier 2017 à Paris
Mais s'ils ont (presque) tiré un trait sur l'équipe de France, "Titi" et "Toumout" (son deuxième surnom) n'en ont pas encore terminé avec leur carrière. Ils ont prolongé d'une saison supplémentaire, jusqu'à l'été 2018, leur contrat avec le Paris SG qu'ils espèrent mener vers un premier titre en Ligue des Champions dès cette année.
Ce ne serait que du bonus pour ces deux inséparables amis, déjà lauréats à deux reprises ensemble de la compétition européenne sous les couleurs de Kiel en Allemagne (2010, 2012). Omeyer l'a remportée quatre fois au total.
"J'espère que Thierry aura un jour sa statue. Il en a déjà une petite dans mon c?ur", a conclu Narcisse, heureux, comme Omeyer, de partager un autre, et peut-être dernier, moment fort.