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© AFP/Frederick Florin
Le double champion olympique Nikola Karabatic
le 11 novembre 2012 à Strasbourg
Loin de se laisser abattre par les ennuis rencontrés ces derniers mois, en raison de son implication dans l'affaire des paris suspects, Nikola Karabatic affiche avant le début du Mondial masculin de handball une forme resplendissante et un intense plaisir de jouer.
Il aurait pu baisser la tête, s'enfoncer dans la déprime et communiquer son mal-être à ses coéquipiers. Mais la star de Montpellier et de l'équipe de France a décidé de se jeter à corps perdu dans le sport pour oublier ses soucis.
L'année 2012 a été extrêmement sombre pour Karabatic. Fragilisé par le décès en mai 2011 de son père Branko, il a bafouillé son handball en début d'année à l'Euro en Serbie, où la France a coulé (11e).
L'enfant chéri, idolâtré depuis ses débuts sous le maillot tricolore en 2002, a subi ses premières critiques. Habitué à être cajolé par les médias, il a mal pris ces remontrances et a commencé à prendre ses distances avec eux.
Mieux en jambes à Londres, sans être flamboyant, il a contribué au deuxième sacre olympique des "Experts". Mais les choses ont commencé à se gâter le soir de la finale. Il s'est retrouvé aux avants-postes dans le saccage du plateau de l'Equipe TV. Son image en a été égratignée.
Son monde a fini par s'écrouler quand, soupçonné d'avoir parié sur un match de son club en mai, il a été appréhendé à Paris, le 30 septembre, avec son frère Luka et plusieurs joueurs de Montpellier, sous le regard avide des caméras.
Il a nié catégoriquement, mais il reste mis en examen dans cette affaire, qui lui a valu un arrêt forcé d'un mois. Il a reconnu avoir alors vécu un "vrai cauchemar".
© AFP/Pascal Guyot
Le Français Nikola Karabatic
(g) face à l'argentin Federico Fernandez (d), lors d'un amical, le 9 janvier 2013 à Montpellier
Mais, hommage à son caractère de champion, il a relevé la tête et est revenu plus fort que jamais en club après la suppression de son contrôle judiciaire, en dépit de relations assez fraîches avec ses dirigeants. Ces bonnes dispositions l'ont suivi en équipe de France.
Déterminé à se concentrer sur le jeu, il ne se laisse pas détourner de ses objectifs par la perspective de nouveaux développements dans cette affaire loin d'être classée. "Je suis en équipe de France et tout ce que j'ai en tête c'est le Mondial", dit-il.
Son implication sans équivoque a d'ailleurs permis d'éviter qu'un froid ne s'installe dans l'équipe, alors que ses équipiers à Montpellier et sous le maillot bleu, Michaël Guigou et William Accambray , avaient manifesté à son retour en club un certain agacement à son égard.
Le demi-centre a lentement commencé à reprendre langue avec les médias, même s'il faudra du temps avant que la confiance ne se réinstalle. Et il déverse toute la hargne et la rage accumulées sur les terrains.
© AFP/Pascal Guyot
Les joueurs de l'équipe de France de Handball à l'entraînement (de gauche à droite) Luc Abalo
, Nikola Karabatic
et Thierry Omeyer
, le 8 janvier 2013 à Monpellier
Sur les deux matches de préparation contre l'Argentine, il a réussi un 15 sur 15 aux tirs, offrant au public comblé quelques actions très spectaculaires. Les ovations reçues à Toulon et Montpellier l'ont en contrepartie réconforté.
"L'objectif, ce n'est pas cinq étoiles (pour un cinquième titre mondial, Ndlr), c'est une étoile de plus et remettre tout à zéro", dit-il. "On a toujours autant de plaisir à jouer ensemble, à gagner. A se préparer pour défendre les titres côte à côte."
Il rêve surtout d'offrir une sortie dorée à son "grand frère" Didier Dinart , qui l'avait pris sous ses ailes à ses débuts professionnels et s'apprête à vivre sa dernière compétition internationale.