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© AFP/LOIC VENANCE
Le pivot français Ludovic Fabregas face au Japon lors du Mondial, le 13 janvier 2017 à Nantes
Une solide activité en défense, sept buts à 100% de réussite et désigné homme du match: contre le Japon vendredi, le benjamin des "Experts" Ludovic Fabregas a encore montré que dans son cas "la valeur n'attend pas le nombre des années".
Le pivot montpelliérain n'est pas qu'un monstre par la taille (1,98 m, 100 kilos), il l'est aussi par sa précocité: à 18 ans en juin 2015 il honorait sa première cape en équipe de France pour ne plus la quitter.
Quand les handballeurs de son âge (20 ans depuis le 1er juillet) entament à peine pour la plupart leur carrière professionnelle, le Catalan a déjà un CV bien garni. C'est déjà sa troisième campagne internationale après l'Euro-2016 (5e) et les Jeux de Rio achevés avec la médaille d'argent autour du cou.
Il fait partie de la génération montante sacrée championne d'Europe 2014 et du monde en 2015 chez les jeunes, avec Melvyn Richardson (le fils du légendaire Jackson), Benoit Kounkoud ou Julien Meyer.
De ces diamants à polir, Fabregas est le plus en avance. Mais jusqu'ici, il était surtout utilisé en défense avec les A. Vendredi, dans un Hall XXL comble, il a saisi sa chance quant Luka Karabatic , le titulaire au poste de pivot (en alternance avec Cédric Sorhaindo) est sorti sur blessure (cheville) au bout de cinq minutes.
"J'en ai profité pleinement pour aider l'équipe dans les rotations et prendre tout le temps de jeu que je pouvais avoir", explique le jeune homme, qui a été deux fois champion du monde... de Bike Trial, une discipline de cascadeur, durant son enfance.
- Une vocation née presque par hasard -
Le vélo lui a beaucoup appris "sur le plan mental", pour réussir dans le handball, une vocation née presque par hasard.
"En week-end chez mon frère, on est allé voir un entraînement de l'équipe réserve du MHB. Il connaissait des jeunes du centre, j'ai vu le haut niveau dans le handball, ça m'a plu énormément, c'est mon déclic", racontait-il à l'AFP en mai dernier.
D'abord arrière, puis demi-centre, il est rapidement passé pivot au MHB "vu (son) gabarit".
Ce gabarit de colosse, a fait souffrir les Japonais, pas suffisamment armés physiquement pour résister à l'impact de ses assauts. Sa prestation lui a valu les louanges de son partenaires Kentin Mahé: "Il faut féliciter (Ludo) qui a fait un gros match".
"J'ai eu ma chance dans le secteur offensif. J'en ai profité pleinement pour aider l'équipe dans les rotations et prendre tout le temps de jeu que je pouvais avoir", a expliqué l'intéressé.
Mais s'il était heureux d'avoir réussi "tous ces tirs", il retenait aussi les erreurs commises, dans le ton mesuré et humble qui le caractérise: "J'ai fait quelques erreurs en défense et j'ai commis deux passages en force en attaque. Ce n'était pas la copie parfaite."
"Cela reste une satisfaction mais il va falloir confirmer lors des autres matches", ajoute Fabregas "bien intégré" par les anciens.
Il est conscient que le Japon ne représentait pas un grand niveau d'adversité pour les Bleus et que le match à venir, dimanche contre la Norvège, s'annonce bien plus compliqué. "C'est une échéance capitale dans la conquête de la première place."
En cas d'absence de Luka Karabatic , son apport pourrait se révéler précieux.