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"Elle a du feu dans les jambes et dans le bras", dit sa coéquipière Nina Kanto : comme contre l'Espagne, l'équipe de France de handball aura besoin de l'étincelle Gnonsiane Niombla pour enflammer le quart de finale du Mondial face aux Pays-Bas, mercredi à Kolding (Danemark).
Pendant 40 minutes contre les Ibériques, les Bleues ont paru languides, comme si elles se résignaient à revivre la même mésaventure que lors des dernières compétitions internationales, la défaite face à un adversaire largement battable.
"On perdait sur la peur de gagner. C'était récurrent. On les regardait jouer. On connaissait leurs spéciaux, mais on les prenait quand même (les buts). C'était dur à vivre", rappelle la joueuse de Fleury-Loiret, âgée de 25 ans.
Alors Niombla a décidé de prendre les choses en main, elle qui s'était reproché un début de tournoi un peu fade - 11 buts seulement en 5 matches - et ses échecs dans les tirs de près, ceux qu'on appelle "les immanquables".
"Je me suis dit que c'était le billet de retour qu'on avait dans les mains et qu'il fallait tout tenter pour ne rien regretter. On a pris des initiatives qu'on ne prenait pas avant et c'est passé", explique-t-elle.
La native de Villeurbanne a appliqué sa philosophie du handball: "C'est simple, regarder la cage et essayer de +trouer la gardienne+". Résultat: 8 buts, dont 5 en dix minutes de folie qui ont permis à la France de repasser devant (10-13 à la 34e, 17-16 à la 44e).
"Elle a fait un match de niveau mondial, savoure le sélectionneur Alain Portes . Ça a enlevé aux autres une belle épine du pied. Elle a joué spontanément, avec beaucoup de détermination, beaucoup d'enthousiasme qu'elle a transmis à ses équipières. Elle a libéré quelques esprits, et pas que le sien. Un vrai leader".
- "Arrête de cogiter" -
Niombla doit maintenant prouver sur la durée qu'elle est bien cette joueuse capable de porter son équipe à bout de bras en attaque, grâce à ses qualités athlétiques exceptionnelles - "merci à mes gênes, à papa et maman", sourit-elle - mais aussi à son calme et à sa lucidité dans l'action.
Nina Kanto n'en doute pas, "Gnons" a tout pour devenir cette perle rare que le handball français cherche depuis si longtemps. "Je savais qu'elle serait bonne hier (lundi). Elle bosse et elle a du génie. Elle a tout pour être une grande. J'espère que le match contre l'Espagne a été le déclic pour qu'elle montre toute l'étendue de son talent", commente le pivot qui a utilisé l'expérience de ses 32 ans pour rassurer la jeune joueuse après la phase de poule.
"Depuis le début de la compétition, je la sentais dans le doute, en manque de confiance, hésitante. Je lui ai dit: +Arrête de cogiter, les grandes joueuses sont là lorsqu'on a besoin d'elles. Pour le moment ce n'est que l'apéritif+", raconte-t-elle. Reconnaissante, Niombla lui a offert la montre qu'elle a reçue en tant que "meilleure joueuse du match" contre l'Espagne, un geste que Kanto "n'oubliera jamais".
Forte de sa performance face à l'Espagne, battue 22-21, Niombla aborde en tout cas le quart de finale face aux Pays-Bas avec une confiance toute neuve. "C'est une équipe qui a beaucoup progressé, mais qui n'a pas été bousculée comme on peut le faire", assure-t-elle.