Happy Birthday : |
© AFP/Franck Fife
Nikola (c) et Luka (d) Karabatic lors du match contre le PSG, le 30 septembre 2012 à Paris au stade Pierre-de-Coubertin
Les frères Karabatic et leurs compagnes, les autres joueurs et le kiné de Montpellier suspectés dans l'affaire d'un match présumé truqué ont quitté Nanterre mardi pour être présentés aux juges d'instruction en charge du dossier à Montpellier.
Devant le palais de justice héraultais, les journalistes attendaient depuis 07H30 (05H30 GMT) l'arrivée des joueurs en garde à vue depuis dimanche au service central des courses et jeux, notamment l'icône du hand français Nikola Karabatic , double champion olympique et double champion du monde. Les mis en cause, transférés très tôt dans la matinée, sont attendus avant midi.
Lundi, le procureur de la République à Montpellier, Brice Robin, a indiqué que dans l'affaire des paris sportifs litigieux entourant le match de D1 Cesson-Montpellier du 12 mai, 18 personnes, dont neuf joueurs évoluant tous à l'époque à Montpellier, avaient été placées en garde à vue.
Ces joueurs étaient Luka et Nikola Karabatic , Mickaël Robin, Primoz Prost, Samuel Honrubia , Wissem Hmam , Dragan Gajic , Mladen Bojinovic , Vid Kavticnik .
Lundi soir, trois d'entre eux --Mickaël Robin, Vid Kavticnik et Wissem Hmam -- ont été remis en liberté à Nanterre, tandis qu'un autre joueur héraultais, Issam Tej , était placé en garde à vue à Montpellier.
"Match litigieux"
Lors d'une conférence de presse aux accents de réquisitoire, M. Robin a affirmé lundi que "de très fortes suspicions" pesaient "sur le non-respect de l'éthique sportive à l'occasion de ce match litigieux".
"Des liens très étroits ont été tissés entre les joueurs et leurs parieurs. Pour ceux qui doutaient d'un pacte, il y a matière à se poser des questions très légitimes", a-t-il souligné, détaillant le rôle joué notamment par les compagnes des frères Karabatic.
© AFP/Franck Fife
Le joueur Nikola Karabatic
assiste au match Paris Saint-Germain contre Montpellier, le 30 septembre 2012 au stade Pierre de Coubertin, à Paris
Ces deux jeunes femmes devaient ouvrir, mardi vers 11H00 (09H00 GMT), le bal des présentations aux deux magistrats instructeurs.
Selon le procureur, seule la compagne de Luka Karabatic , frère de Nikola --l'animatrice de télé Jeny Priez, interpellée dimanche-- a admis devant les enquêteurs "avoir parié" pour son compagnon, à sa demande et "avec l'argent de celui-ci". Les autres suspects ont gardé le silence, réservant leurs déclarations pour les juges. Selon des avocats de joueurs, ceux-ci ont parié, bien qu'ils en aient l'interdiction, mais n'ont pas truqué le match.
Ecoutes téléphoniques
"D'évidence, ils ont commis une erreur grave. Il faut qu'elle soit punie de manière exemplaire car c'est quelque chose qui n'est pas supportable", a estimé mardi au micro de RTL le sélectionneur de l'équipe de France, Claude Onesta , au sujet des internationaux Nikola Karabatic et Samuel Honrubia avec qui il a remporté le titre olympique cet été à Londres.
Selon une source proche du dossier, des écoutes téléphoniques auraient permis aux enquêteurs d'entendre les joueurs suspectés expliquer qu'ils avaient décidé de gagner de l'argent le 12 mai car ils étaient certains que leur équipe perdrait la rencontre, sans conséquence pour leur club déjà assuré d'être champion.
Selon RTL, d'autres écoutes ont révélé la panique qui s'est emparée des joueurs et de leurs proches une fois que le pot-aux-roses a éclaté au grand jour.
Les paris incriminés se sont élevés à 87.880 euros et ont rapporté 252.880 euros. Des montants 40 fois supérieurs à l'ordinaire et portant "à 99,94%" sur un score défavorable à Montpellier à la pause, selon le procureur, ce qui avait alerté la Française des Jeux.
Ces paris avaient été pris dans seulement trois endroits (Montpellier, Rennes, région parisienne) et réalisés par tranches de 100 euros en liquide, ce qui permet au parieur de rester anonyme pour percevoir ses gains.