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La handballeuse française Estelle Nze Minko face la Serbie lors de l'Euro, le 14 décembre 2016 à Göteborg
Estelle Nzé-Minko, Gnonsiane Niombla, Siraba Dembélé et les autres handballeuses françaises ont du feu dans les jambes ! C'est un des ingrédients majeurs de leur présence en demi-finale de l'Euro-2016, où elles défieront les Norvégiennes, vendredi (20h45) à Göteborg.
Pour Pierre Terzi, leur préparateur physique, il n'y a pas de doute: ces trois joueuses, et d'autres, comme Allison Pineau , diminuée en Suède par une cheville douloureuse, ou Béatrice Edwige, auraient pu briller aussi sur des pistes d'athlétisme.
"Heureusement que les autres sports ne les ont pas vues avant nous ! Sur 200 m ou 400 m, ça aurait pu envoyer !", s'amuse Terzi, dont la tâche est de tirer le meilleur de ce potentiel en or.
Lorsqu'il est revenu dans l'encadrement de l'équipe de France, en même temps que le sélectionneur Olivier Krumbholz , en janvier, le Dijonnais a été soufflé.
"On a des filles pétries de qualités physiques. J'ai parfois été obligé de recalibrer des contenus d'entraînement à la hausse. Et elles ont encore progressé pendant la préparation aux Jeux", raconte-t-il. "J'ai eu la chance de participer à l'épopée de la génération championne du monde en 2003. Eh bien ce groupe-là est largement au-dessus. Ca va beaucoup plus vite !"
Terzi travaille avec des pépites qui ressemblent au portrait-robot de la handballeuse idéale: "On a des joueuses qui courent vite, pendant longtemps, et qui sont explosives. La vitesse, c'est déterminant dans les cinq premiers mètres. Il faut être très réactif pour mettre l'adversaire derrière. Pour tirer fort, il faut aller vite sur les appuis et vite avec le bras. Elles sont aussi robustes, y compris les petits formats. Allison ou Camille (Ayglon), ce sont des filles qui paraissent frêles, mais qui en réalité sont très robustes. En défense, il faut qu'elles soient capables d'amortir et de contrôler une joueuse de 70 kg lancée à pleine vitesse, sans se faire mal", explique le préparateur.
- Les Norvégiennes rivalisent -
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La handballeuse française Siraba Dembélé après avoir inscrit un but contre la Suède à l'Euro, le 12 décembre 2016 à Göteborg
Ces athlètes doivent également être résistantes dans la longue durée. "Certaines sont sur le pont depuis juillet 2015 et n'ont eu que dix jours de vacances, et un week-end de temps en temps. Il faut le faire", dit Terzi, admiratif.
La France dispose d'une grande variété de profils physiques. "Comme chez les garçons, on a des gens originaires des DOM, des TOM, d'autres qui ont des parents d'origine africaine, ça fait un brassage extrêmement riche en terme de complémentarité des qualités physiques. C'est aussi ce qui fait la force de cette équipe", dit le préparateur.
Bien sûr, ces championnes sont nées avec des qualités que tout le monde n'a pas. Mais il s'agit seulement d'une base. "Quand on arrive en équipe de France, il y a dix ans de carrière avant. Il y a tout un système fédéral qui détecte et qui accompagne les joueuses dans des sports-études, puis dans les centres de formation. Les meilleures sont ensuite sollicitées par les grands clubs français et européens. C'est sûr qu'elles ont des qualités qui les mettent au-dessus du lot, mais il ne faut pas penser que parce qu'on court vite et qu'on saute haut on va devenir tout de suite internationale de handball", explique-t-il.
Le travail physique se fait dans l'enthousiasme parfois, le sérieux toujours. "N'oublions pas que nous sommes français ! Culturellement, on n'est pas des Nordiques qui sont capables au lendemain d'une défaite d'aller faire un footing de 40 minutes même si le coach n'a rien demandé. Mais nous avons affaire à des professionnelles qui savent de quoi elles ont besoin. C'est agréable de les entraîner. Il n'y a pas à rappeler sans arrêt les règles, on sait tous pourquoi on est là", dit Terzi.
Pour une place en finale, les Bleues vont affronter l'une des seules équipes qui rivalisent avec elles sur le plan athlétique. Tout sauf un hasard. "La Norvège, c'est une équipe qui court. Elle a même un petit peu d'avance sur nous dans la capacité à se projeter très vite vers l'avant", reconnaît l'entraîneur physique.