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© AFP/JAVIER SORIANO
L'entraîneur des Bleues Olivier Krumbholz
(c) donne des instructions lors du match face à la Russie au tournoi de hand des JO de Rio, le 20 août 2016
Médaillées d'argent à Rio, les handballeuses françaises espèrent que le vent du Brésil les poussera vers le podium de l'Euro, à partir de dimanche en Suède, où elles devront conjurer le risque de décompression post-olympique, cent jours après leur épopée.
"C'est très incertain, ça peut basculer dans un sens ou dans l'autre. C'était un événement exceptionnel avec une émotion exceptionnelle et c'est toujours compliqué de repartir. Le premier match sera très important. Si on bat la Pologne dimanche, on ne sera pas du tout dans la même dynamique que si on perd", prévient le sélectionneur Olivier Krumbholz .
La préparation n'a pas été particulièrement rassurante. Deux bonnes victoires, certes, contre le Danemark et la Suède, mais aussi deux sévères défaites face à la Russie (-7), championne olympique, et à la Norvège (-9), championne d'Europe: les Bleues n'étaient "pas au niveau de ce qu'elles faisaient au jeux Olympiques", reconnaît l'entraîneur.
"On s'y attendait un peu. On a perdu beaucoup de ballons, on n'a pas eu assez de continuité en attaque ni assez d'agressivité en défense. On a des pistes identifiées pour s'améliorer. Je sais que l'équipe de France aura un autre visage dimanche", estime-t-il.
"L'envie est là", assure Krumbholz, soulignant que toutes les médaillées de Rio seront présentes en Suède et qu'aucune n'a demandé de pause. L'enjeu, installer le hand féminin dans le haut du panier mondial et dans le paysage du sport français, est compris de toutes. "L'énergie y serait-elle ? on n'en est pas certain", admet l'entraîneur.
Après Rio, les vice-championnes olympiques ont dû enchaîner presque immédiatement avec la préparation de leur saison en club. A part Allison Pineau , revenue dans l'Hexagone à Brest, la plupart des joueuses majeures qui n'évoluaient pas déjà à l'étranger y sont parties (Gnonsiane Niombla à Bucarest, Manon Houette à Thuringer) ou retournées (Alexandra Lacrabère à Skopje). Elles n'ont quasiment pas eu le temps de savourer leur médaille, toutes ensemble ou en famille, ce qui a suscité "une grande frustration", dit Krumbholz.
- Retrouvailles avec les Pays-Bas -
Les précédentes équipes de France ont toujours eu du mal à se remotiver dans ces Euros d'années bissextiles (9e en 2012, 14e en 2008, 11e en 2004), mais le relâchement post-olympique n'est pas une fatalité. Il y a quatre ans, la Norvège et le Monténégro s'étaient bien retrouvés en finale de l'Euro après s'être affrontés pour l'or des Jeux avec un résultat inverse: titre olympique pour les Scandinaves, continental pour les ex-Yougoslaves.
Les Bleues ont la chance d'être tombées dans la moitié de tableau où ne figurent ni la Russie ni la Norvège, les deux principaux favoris. Le chemin vers les demi-finales n'en sera pas moins escarpé car le hand féminin se distingue par sa densité.
A Kristianstad, elles seront ainsi dans un groupe B relevé: la Pologne était demi-finaliste des deux derniers Mondiaux (2013, 2015), l'Allemagne reste une valeur sûre même si elle est surtout préoccupée par le Mondial qu'elle organisera l'an prochain et les Pays-Bas sont la nation montante du hand féminin... et depuis un an le grand rival de la France. Battues au Mondial-2015 puis au TQO de Metz, les Françaises ont retourné la situation à Rio. C'est en dominant les Néerlandaises en demi-finales qu'elles se sont mis la médaille autour du cou.
Pour préserver de bonnes chances d'accéder au dernier carré, il ne faudra pas perdre plus d'un match dans cette première étape avant de gagner Göteborg pour une deuxième phase de poule contre les trois meilleures équipes du groupe A, dont probablement l'Espagne, autre candidate à l'or selon Krumbholz, et la Suède.