Happy Birthday : |
L'équipe de France messieurs de handball a eu du mal à faire abstraction des événements dramatiques de Paris, mais a réussi à battre l'Argentine (33-19) et à réchauffer le coeur du public nantais, vendredi en match de préparation au Mondial-2015.
"Tout est dérisoire comparé à ces événements tragiques. On se dit qu'on va essayer d'apporter un peu de joie, mais c'est difficile", reconnaissait après la rencontre Nikola Karabatic .
A la fin d'une journée ponctuée par la double prise d'otages de Paris, deux jours après l'attentat sanglant contre l'hebdomadaire Charlie Hebdo, les Bleus avaient l'esprit bien loin de Doha et du Qatar, où ils s'envoleront la semaine prochaine pour y disputer le Mondial (15 janvier - 1er février).
A l'initiative de la Fédération, une minute de silence a été observée avant ce match, l'écran quatre faces du Hall XXL de Nantes déployant le visuel "Nous sommes tous Charlie".
Un moment intense pour les joueurs et les quelque 10.000 personnes qui ont progressivement garni la salle nantaise.
"C'est pas simple. Jouer au handball c'est anecdotique par rapport à tout ce qui se passe aujourd'hui en France", soufflait Thierry Omeyer . "Toute la journée, on se tient informé de ce qui se passe, parce que ce sont des heures tristes."
"Quand on est sur le terrain, on essaie de se concentrer au maximum. Mais quand on chante la Marseillaise, forcément on pense à ça, parce qu'on voit déjà le drapeau français en berne", ajoutait le gardien tricolore. "On est tous concernés, on est tous solidaires."
Forcément, dans ces circonstances si particulières, et qui plus est pour un premier match de préparation, les doubles champions olympiques ont d'abord eu du mal à proposer leur meilleur handball.
- 'Changer un peu les idées aux gens' -
Ils ont très vite pris leurs distances avec l'Argentine (9-5, 16e), grâce aux arrêts d'Omeyer et aux pénalties de Michaël Guigou, deux des anciens, peut-être plus prompts que les plus jeunes à se concentrer sur le devoir du moment.
Mais ils ont ensuite connu un peu plus de déchet en attaque et, sanctionnés par les arbitres en défense, ils ont laissé les Argentins recoller un instant (11-10, 24e).
Après la pause (14-10), on a cependant très vite senti que les Bleus étaient définitivement entrés dans leur match. Plus décidés et agressifs dans les duels, ils ont mis en défense une énorme pression sur les Sud-Américains.
Ils ont volé ainsi de nombreux ballons, immédiatement convertis de l'autre côté du terrain. Un but en solitaire d'un Nikola Karabatic rageur ou celui-ci de Kévynn Nyokas à la conclusion d'un contre mené par Kentin Mahé (21-13, 41e) ont suscité l'enthousiasme du public.
A l'image de leur équipe, les spectateurs se sont progressivement lâchés, donnant une ambiance agréablement festive aux vingt dernières minutes d'un match désormais à sens unique.
"On a eu de la difficulté à se déconnecter du reste et à se connecter avec le match", soulignait le sélectionneur tricolore Claude Onesta . "Et puis après l'habitude reprend ses droits, on rentre dans le match et on s'applique."
"La préparation de match était compliquée. Mais ce soir on avait aussi à coeur de faire un beau spectacle pour changer un peu les idées aux gens", expliquait également le capitaine des Bleus Jérôme Fernandez, satisfait de ce qu'avaient montré ses partenaires.