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Dunkerque, qui a été sacré champion de France pour la première fois de son histoire jeudi, a atteint le sommet du handball français mais va désormais devoir lutter pour y rester.
Le club nordiste, auteur d'une saison remarquable, a créé la surprise en devançant Montpellier et surtout l'armada du Paris SG qui était archi-favorite pour conserver son titre.
Remporter le championnat concrétise vingt ans de travail pour le club nordiste, avec une montée en puissance lors des quatre dernières saisons.
Depuis la Coupe de France gagnée en 2011, le premier trophée de son histoire, l'USDK a enchaîné les succès. Elle a remporté un Trophée des champions en 2012, vécu une finale européenne (Coupe EHF) la même année puis glané une Coupe de la Ligue (2013) et terminé vice-champion de France en fin de saison dernière, ce qui lui a ouvert les portes de la Ligue des Champions pour la première fois.
Avec un budget de 4,6 millions d'euros, soit environ trois fois moins que celui du PSG (13,6 M EUR), l'équipe du Nord-Pas-de-Calais a su tirer le meilleur d'un groupe sans stars pour décrocher un titre inespéré mais va désormais devoir affronter de nombreux écueils.
A commencer par la concurrence du PSG. Auteur d'une saison médiocre, aux antipodes de ses ambitions et de son potentiel, le club le plus riche d'Europe s'est d'ores et déjà renforcé pour la saison prochaine avec les internationaux Thierry Omeyer , William Accambray et Xavier Barachet , dans un esprit de reconquête.
Mais les deux principaux dangers qui se dressent sur la route du club nordiste concernent surtout le domaine financier et la problématique des infrastructures.
L'USDK dépend en effet beaucoup des aides accordées par les collectivités puisqu'elles représentent environ 60% de son budget. Le nouveau maire de Dunkerque, Patrice Vergriete, a assuré que les subventions seraient maintenues cette année, mais sans donner de garanties pour le futur.
- Le projet d'Arena abandonné -
"On a besoin de plus de moyens financiers pour bien figurer sur le plan national mais aussi en Ligue des Champions. Il faut être moins dépendant des collectivités locales, reconnaît M. Vandaele. Mais le problème c'est que si on n'a pas les infrastructures on va être coincé. Il va falloir un autre outil de travail car notre espace VIP est déjà saturé."
Dunkerque, qui évolue dans la vieillotte et exigüe salle Dewerdt (2200 places), vient pourtant de subir un gros coup d'arrêt avec l'abandon du projet d'Arena par la nouvelle municipalité.
"Avoir une salle plus grande est capital pour le développement du club. Sinon cela va être un gros coup de frein, martèle le président nordiste. Une Arena de 10.000 places pouvait être un phare pour la région. Maintenant un choix politique a été fait. Je pense qu'un projet de salle de 6.000 places dévouée uniquement au sport serait une bonne jauge."
L'USDK, qui avait une dérogation pour évoluer dans sa salle cette année en Ligue de Champions, pourrait disputer ses matches de C1 l'an prochain au Kursaal, le Palais des Congrès. La mairie a en effet lancé une étude pour voir s'il était possible d'aménager le lieu pour accueillir au moins 4.000 spectateurs.
Malgré ces difficultés qui s'annoncent, Dunkerque vise toujours plus haut. Avec une effectif quasi-similaire la saison prochaine, le club espère atteindre au moins les huitièmes de finale de la C1 tout en restant sur le podium du championnat.