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Jérôme Fernandez, Valentin Porte : le Fenix Toulouse Handball a dû encaisser coup sur coup cette semaine les annonces des départs de ses deux têtes d'affiches. Un coup dur qui ne remet toutefois pas en cause le projet de l'ambitieux club toulousain.
En plein mondial de hand, le président, Philippe Dallard, a dû annoncer lundi qu'il avait échoué à retenir l'emblématique capitaine de l'équipe de France (37 ans), le club n'étant pas en mesure de répondre à ses prétentions financières.
"Il était écrit qu?il termine ici mais dans la vie, il faut faire des choix. Il a refusé notre proposition. On a un passé qui a abîmé l?histoire du club notamment sur le plan financier et depuis deux ans mon objectif est de transposer un projet sportif en un équilibre financier", déclare Dallard à l'AFP.
Arrivé à Toulouse en grande pompe en avril 2011 en provenance de Kiel, l'arrière gauche, meilleur buteur de tous les temps sous le maillot tricolore (1.448 buts en 380 sélections), devrait poursuivre sa route la saison prochaine du côté d'Aix-en-Provence.
Le lendemain, Montpellier annonçait avoir recruté à partir de septembre 2016 la révélation toulousaine, l'ailier ou arrière droit international Valentin Porte , 24 ans. Un transfert qui n'est toutefois pas une surprise, le Fenix ayant toujours affiché la volonté d'accompagner Porte jusqu'aux JO avant de le laisser partir dans un grand club.
- Pas de panique -
Avec ces départs, le Fenix va perdre ses deux têtes d'affiche, avec toutes les conséquences négatives que cela peut avoir en terme d'image. Mais le club ne panique pas pour autant et veut croire en la valeur de son projet collectif.
"Notre projet, ce n'est pas un homme, c'est un groupe. C?est pour cela que l?on ne s?accroche pas à un homme providentiel", assume Dallard, 44 ans, figure du monde économique toulousain, qui a sauvé le Fenix du dépôt de bilan en injectant un million d'euros depuis octobre 2012 et sait avoir l'oreille attentive de l'influent Claude Onesta , sélectionneur de l'équipe de France et ancien entraîneur du club.
Conscient du "risque", ce patron d'une grosse concession Citroën (100 millions d?euros de chiffre d'affaires, 200 salariés) affirme avoir "la faiblesse de croire que les partenaires et supporteurs soutiennent le club dans sa globalité et que le départ d?un joueur, aussi important soit-il, importe peu".
"C?est un challenge intéressant de se reconstruire autour d?un collectif plus affirmé. Je sens le club prêt à aborder ce virage", abonde Pierrick Chelle (25 ans), le capitaine, qui a prolongé pour trois ans.
Qualifié pour la phase finale de la Coupe de la Ligue, le club toulousain - qui n'a remporté aucun trophée depuis 1998 et la Coupe de France soulevée par une équipe alors dirigée par Onesta - reste en "retard" sur son projet sportif en étant seulement 9e en championnat après avoir fini 5e la saison dernière.
- Partenariats privés et formation -
Mais Dallard a les idées très claires sur les moyens de développer le club. Preuve de sa confiance, le budget du Fenix va augmenter la saison prochaine (3 millions d?euros contre 2,5 cette saison).
"Le projet du club est ambitieux: sportif, économique et sociétal", lance Dallard, qui a initié il y a deux ans un "partenariat économie-sportif" avec Barcelone. Alors que les recettes liées aux 150 partenariats privés ont augmenté de 340% en deux ans (de 380.000 à 1,3 million d'euros), plusieurs chefs d?entreprises toulousains vont devenir actionnaires d?ici à la fin de l?année.
Sur le plan sportif, il misera sur la formation. "L?objectif est de former d?autres Valentin (Porte). On va y mettre de l?argent et de la sueur. Les plus jeunes talents choisissaient auparavant Montpellier ou Nantes. Cela commence à changer et il faut accélérer".