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© AFP/Andrej Isakovic
La joie des Françaises après leur victoire au Mondial contre le Monténégro, le 11 décembre 2013
Etonnante d'aplomb et d'insouciance, la jeune garde, incarnée par Gnonsiane Niombla, Grâce Zaadi et Koumba Cissé, est pour beaucoup dans les bons résultats actuels de l'équipe de France féminine au Mondial de handball en Serbie.
Elles ont 22 ans de moyenne d'âge, pour 9 sélections de moyenne, mais déjà l'assurance de vieilles lionnes. Elles n'ont eu besoin que d'une poignée de matches pour s'intégrer à un groupe auquel elles paraissent appartenir depuis une éternité.
"Ce sont des nouvelles dont on dirait qu'elles sont déjà là depuis quelque temps", observe le nouveau sélectionneur Alain Portes , qui a appelé pour la première fois Zaadi et Cissé, Niombla ayant débuté avec son prédécesseur en juin dernier.
"Il ne faut pas hésiter à lancer des jeunes de talent, parce qui si on leur dit +Tu as le temps, tu as le temps+, au bout d'un moment on perd du temps, estime-t-il. C'est l'âge où elles peuvent vraiment progresser".
"J'espère que Grâce et Gnonsiane vont être les meneuses d'aujourd'hui et plus encore de demain, explique-t-il. Le potentiel est là. Elle vont tenir la maison pendant des années si ça marche. Et pour l'instant je suis plutôt optimiste pour elles".
Parti avec l'idée de replacer Allison Pineau en arrière gauche, il n'a pas eu une ombre d'hésitation au moment de confier le poste de demi-centre à ces deux joueuses sans expérience.
L'une et l'autre, solides en défense et déjà patronnes en attaque, lui ont vite rendu sa confiance. Zaadi, 20 ans, la meneuse de Metz, a contribué à débloquer la situation face aux Pays-Bas (23-19), et Niombla, 23 ans, n'a pas eu peur de prendre ses responsabilités avec deux buts bienvenus en fin de match face au Monténégro (17-16).
"Un bon petit mélange"
Cissé, 22 ans, partenaire de Niombla en club à Fleury, et avec qui elle a été sacrée championne d'Europe jeunes en 2007, a fait de son côté à chaque fois des entrées remarquées, et constitue une intéressante solution de recours à Alexandra Lacrabère.
"Elles amènent leur fougue, note l'ailière Paule Baudouin au sujet des nouvelles. Elles sont toutes différentes. Il y a en qui apportent plus la vision du jeu, d'autres plus la percussion, d'autres le culot: c'est un bon petit mélange."
Le sélectionneur est séduit. "Grâce, les ballons chauds en fin de match contre la Roumanie (au Tournoi de Paris, ndlr), elle ne s'est pas cachée, note-t-il. Elle a pris ses responsabilités. Elle le fait à Metz, elle le fait avec nous. Visiblement, il n'y a rien qui la bloque là-haut. Ca, c'est une vraie qualité".
"Grâce a une gamme de tirs à travers ou en courant qui sont très efficaces, ajoute-il, Gnonsiane, c'est quelqu'un qui a des un contre un et des jambes de feu. Donc elles sont différentes et complémentaires. Elles ne présentent pas le même danger pour l'adversaire. Qui en plus les connaît peu, ça peut être une richesse".
Cette relève a trouvé sa place naturellement au sein d'un groupe qui a tout fait pour que la greffe prenne rapidement. "On est vraiment un groupe, constate Niombla. Il n'y en a pas une qui est isolée. On a toutes nos petits caractères, mais on fait avec".
Zaadi, qui ne s'attendait pas à arriver aussi vite en équipe de France, avoue se sentir un peu redevable. "Je n'aime pas du tout décevoir les gens, dit-elle. Si je suis là, c'est grâce à Alain, donc j'ai envie de bien faire sur le terrain et de montrer qu'il ne s'est pas trompé".