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Après un départ canon, les handballeuses françaises ont encore échoué de peu aux portes du dernier carré, à l'Euro-2014, à cause de lacunes techniques, d'un manque de puissance et d'une certaine malchance, des détails à régler pour briller.
Les Bleues ont fait le voyage vendredi à Budapest, où se déroulent dans la soirée les demi-finales, mais pour y décrocher la cinquième place, leur objectif plancher, après leur victoire contre la Hongrie (26-25).
Ce classement, pas seulement honorifique, devrait leur permettre de participer à un tournoi de qualification olympique, l'une des voies d'accès aux Jeux de Rio en 2016.
Il marque aussi leurs progrès dans la hiérarchie (neuvième en 2012) mais n'effacera pas les regrets d'une quatrième campagne continentale consécutive sans médaille depuis 2006 (bronze à l'époque).
L'histoire s'est encore répétée pour les Bleues qui avaient échoué d'un rien en quarts de finale du Mondial l'an passé et des jeux Olympiques en 2012.
Comme à Londres où elles avaient gagné d'un but dans les dernières secondes contre les Françaises (22-23), les Monténégrines ont brisé leurs espoirs en battant mercredi la Suède (30-29), avant même le dernier match remporté par les Bleues contre les Pays-Bas (20-18). Le but de l'égalisation des Scandinaves, refusé par l'arbitre pour un appui en zone discutable, aurait tout changé.
"Moi qui vis mon premier Euro, je trouvais les Coupes d'Afrique beaucoup plus sérieuses. On a souvent tendance à se moquer des Africains, mais là franchement, je ne suis pas très fier des Européens", dira au sujet de l'arbitrage le sélectionneur tricolore Alain Portes , qui a longtemps dirigé l'équipe masculine de Tunisie.
- Passes approximatives -
Contre l'Allemagne (24-24), la veille, la chance n'avait pas été non plus du côté des Françaises. Sur l'un des buts adverses, il y avait une Allemande en trop sur le parquet sans que l'arbitre s'en rende compte. Et une victoire aurait modifié la donne.
Au-delà des polémiques sur l'arbitrage, la France a surtout payé sa baisse de régime en deuxième phase, après un premier tour idéal marqué par deux démonstrations de force contre la Serbie (27-16), vice-championne du monde, et le Monténégro (24-20), tenant du titre.
"On ne peut s'en prendre qu'à nous-mêmes", estime la gardienne Amandine Leynaud , qui a du mal à digérer les occasions manquées contre l'Allemagne.
Pour Alain Portes , le problème n'est pas "mental" mais "technique", accentué par des passes approximatives : "On aura toujours des déceptions si on continue de jeter des ballons comme face à l'Allemagne. Je ne vois aucune autre équipe faire des cadeaux pareils".
- Un banc un peu juste -
La France a aussi manqué de "fraîcheur", pour l'arrière Camille Ayglon , l'une des satisfactions sur le plan défensif, qui aurait souhaité plus de rotations. Cela aurait permis de faire souffler notamment la meilleure marqueuse tricolore Alexandra Lacrabère, qui a payé physiquement son très haut niveau du premier tour.
Si l'arrière centrale Estelle Nze Minko, excellente contre la Hongrie (7 buts), a peut-être été trop peu utilisée, le banc n'a pas toujours offert des garanties. Blessée au poignet gauche, la demi-centre Grâce Zaadi n'a jamais évolué à son meilleur niveau
Héroïque contre la Serbie, la jeune gardienne Laura Glauser a ensuite souffert de son manque d'expérience. L'arrière Alice Lévêque, excellente aussi ce jour-là, n'a pas confirmé non plus.
Diminué par les absences d' Audrey Deroin et Blandine Dancette , la France a cruellement manqué d'impact à l'aile droite où la seule spécialiste, Marie Prouvensier, est encore un peu tendre.
Et elle se cherche toujours une arrière gauche puissante, capable de marquer de loin. "Il faudra régler tout cela si on veut progresser", estime Alain Portes . Et décrocher une médaille lors du Mondial-2015 au Danemark (5-20 décembre), pour lequel la France devra d'abord se qualifier.