Happy Birthday : |
Nouveau venu à 23 ans sous le maillot de l'équipe de France messieurs de handball, Kentin Mahé rêve d'imiter son père Pascal et de devenir champion du monde au Qatar, vingt ans après l'ancien "Barjot".
Médaillé de bronze aux JO-1992 à Barcelone, champion du monde en 1995, Pascal Mahé est l'une des figures marquantes de la génération qui a placé le handball français sur la carte mondiale.
La figure paternelle tient évidemment un rôle prépondérant dans la destinée de Kentin, qui dispute à Doha sa première compétition internationale, un peu plus de quatre ans après avoir revêtu pour la première fois le maillot tricolore (23 sélections).
Avec son père, devenu au fil de sa carrière l'un des meilleurs défenseurs au monde, le nouvel ailier ou demi-centre -au gré des circonstances- des Bleus partage le même sens du combat et du sacrifice pour l'équipe.
Le nom de famille aurait pu être difficile à porter. Pas pour Kentin. "Pas du tout. C'est un atout, pas un inconvénient, assène-t-il. C'est une grande fierté d'être ici. Ca a toujours été ce que je voulais, vivre une telle aventure. J'ai baigné dedans pendant des années avec mon père".
"C'est mon premier conseiller, raconte-t-il. Ca a toujours été une personne très importante pour moi dans mes choix de carrière. Il m'a toujours conseillé sur mon quotidien en tant que sportif de haut niveau".
"Il insiste beaucoup sur les exigences du haut niveau, poursuit-il. Il est fier de moi, je le sais, mais il me fait des remarques, souvent critiques. Il n'hésite pas à me corriger sur les erreurs que je fais. Je lui en suis très reconnaissant".
Kentin Mahé a connu un cursus singulier. A l'hiver 1999, alors qu'il n'avait que 8 ans et demi, son père a signé en Allemagne à Dormagen. La famille a quitté Nice et a suivi.
- L'Allemagne, pays d'accueil -
Il n'a plus quitté depuis son pays d'accueil, où il a passé son Bac et effectué toute sa formation de handballeur. En 2011, il a délaissé Dormagen pour rejoindre la Bundesliga à Gummersbach, avant de signer à l'été 2013 à Hambourg, l'un des meilleurs clubs allemands, bien qu'en crise cette saison.
Meilleur joueur du Championnat d'Europe juniors en 2010, il a connu dans la foulée sa première sélection avec les A. Mais il a dû ensuite longuement patienter dans l'antichambre, victime d'un physique encore un peu frêle.
Il n'est pas facile de trouver une place au poste de demi-centre, celui qu'il dit préférer parce qu'il impose de prendre "plus de responsabilités", de faire "des choix plus déterminants", derrière des joueurs comme Nikola Karabatic ou Daniel Narcisse .
"C'est très dur d'intégrer cette équipe, parce que les exigences sont très hautes, concède-t-il. On attend beaucoup de toi. Quand on te donne l'opportunité de montrer ce que tu vaux, il faut tout de suite prendre la porte qui est entrouverte".
C'est sa capacité à évoluer aux postes d'ailier et de demi-centre qui lui a valu une place de titulaire au Qatar. Narcisse s'étant blessé en préparation, le sélectionneur Claude Onesta a préféré utiliser un joueur susceptible de couvrir les deux positions.
"La polyvalence m'apporte un plus dans le projet de jeu qu'on propose", constate Mahé qui, depuis le début du Mondial, est entré plusieurs fois à l'aile gauche en relais de Michaël Guigou, sans particulièrement briller, mais sans démériter non plus.
Il a en tout cas séduit ses coéquipiers. "Il nous apporte sa polyvalence et toute son énergie, souligne Nikola Karabatic . Quand il est sur le terrain, il se donne à fond, il comprend le jeu, il attaque et défend. Il colle parfaitement à l'état d'esprit de l'équipe de France".
De son père joueur, Kentin garde surtout "l'image des Marseillaise avec la médaille autour du cou".
"J'y pense à chaque Marseillaise, quand je suis sur le terrain", dit-il, espérant vivre lui-même très vite ce genre de moment.