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Les handballeurs français, emportés par la "tempête" polonaise (25-31) mardi dans l'ambiance bouillonnante de Cracovie, ont encore leur destin entre les mains pour rallier les demi-finales de l'Euro et montrer qu'il ne s'agissait que d'un accident de parcours.
Il leur faudra pour cela solutionner les problèmes constatés lors du premier tour, dès jeudi (18h15) contre le Bélarus: des défaillances de certains tauliers, comme Nikola Karabatic et Daniel Narcisse , au manque d'agressivité global en passant par des choix contestables au niveau du coaching.
. Des titulaires en difficulté
Pour Claude Onesta , c'est avant tout une "faillite collective" qui a causé la défaite des Français contre le pays hôte. "Il nous ont châtiés physiquement. C'était une tempête athlétique", dira le sélectionneur, qui attend plus d'engagement des siens. Sur le plan individuel, cette rencontre a confirmé les difficultés de certains cadres, en particulier Nikola Karabatic qui n'a jusqu'ici pas pesé en attaque, avec un faible 7/22 aux tirs sur les trois matches. Économisé contre la Serbie, Narcisse est pour l'instant transparent. "Daniel, si on le voyait sautant partout et pétillant à l'entraînement, peut-être qu'on le solliciterait plus", dit de lui Onesta. Le tableau est un peu moins sombre pour Valentin Porte , passé à côté seulement contre la Pologne, et Thierry Omeyer qui, après une entrée en fanfare contre la Macédoine, a souffert contre la Pologne (26% d'arrêts) et son artilleur Karol Bielecki . Mais on attend mieux d'eux.
. Le poids des JO
Seule équipe de cet Euro déjà qualifiée pour les Jeux de Rio, la France craint de gâcher des munitions avant cette future échéance. "Le pire serait d'échouer sportivement à l'Euro et d'avoir dégradé la force de cette équipe, c'est-à-dire son bien-vivre ensemble", souligne Onesta. Si l'Euro n'est pas la priorité N.1 des Bleus, il est en revanche une voie d'accès vers les Jeux pour ses principaux rivaux, comme la Pologne qui décrocherait son billet en cas de médaille d'or, ou de deuxième place si la France conserve son titre.
. Des rotations limitées
Avec sept absents sur la base arrière (dont Fernandez, Accambray, Grébille et Barachet), la France se présente diminuée. Si l'équipe-type, identique à celle de l'Euro-2014, a de l'allure, le banc est peu aguerri dans l'ensemble. Kentin Mahé, l'une des rares satisfactions contre la Pologne (5 buts), a certes pris une nouvelle dimension. Olivier Nyokas, par sa puissance et son explosivité, est précieux au relais de Narcisse. Mais les autres remplaçants n'ont été utilisés qu'à dose homéopathique. L'arrière droit Nedim Remili n'a, par exemple, pas confirmé la bonne impression laissée en préparation, au point qu'Onesta n'a pas osé le relancer mardi.
. Une harmonie à trouver au niveau du coaching
"On aurait dû solliciter Nyokas plus tôt. Et on aurait aussi dû sortir Nikola (Karabatic) plus tôt", a dit Onesta. Le choix de laisser Omeyer, moyen, jouer l'intégralité du match contre la Pologne pose aussi question. Y a-t-il un problème de clarté dans le coaching entre le sélectionneur et son adjoint Didier Dinart à qui il prépare le terrain pour l'avenir? "Il y a une organisation nouvelle aussi sur le banc. Il nous faut trouver une forme d'efficacité. L'Euro nous donne l'opportunité de faire des essais. Par moments, cela bégaie un peu", a reconnu Onesta.
. Pas si loin du compte
Malgré l'ampleur de la défaite contre la Pologne, la France n'était pas si loin de lutter à armes égales, si elle avait fait preuve de davantage d'agressivité d'entrée. Et si la Pologne, poussive avant ce duel, avait joué au-dessus de son niveau? L'avenir le dira. Les Bleus, eux, ont encore la possibilité de se qualifier pour les demi-finales à condition de ne pas se rater contre le Bélarus, la Croatie et la Norvège, trois adversaires "qui ne sont pas des terreurs", comme l'a souligné Onesta.