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© AFP/PASCAL GUYOT
Les entraîneurs Didier Dinard (d) et Guillaume Gille
(c) lors d'une séance d'entraînement de l'équipe de France de handball, le 7 janvier 2017 à Montpellier
Champions du monde devant le public parisien comme joueurs et bientôt en tant qu'entraîneurs ? Couronnés en 2001, Didier Dinart et Guillaume Gille font désormais équipe sur le banc "dans le partage" pour tenter de guider l'équipe de France vers Bercy et y soulever un nouveau trophée planétaire.
Officiellement, le Guadeloupéen, ex-patron de la défense des Bleus, et le Savoyard, son ancien stratège, codirigent le jeu tricolore sur un même pied d'égalité. Mais en pratique, c'est Dinart qui semble tenir les rênes, en raison de son ancienneté au sein de l'encadrement, lui qui est arrivé en 2013.
Depuis le début du Mondial et de leur collaboration, inaugurée l'automne dernier par deux matches de qualification pour l'Euro-2018, c'est Dinart qui se manifeste le plus sur la ligne de touche, recadre les joueurs si nécessaire, quand Gille quitte le banc ponctuellement pour distiller posément des conseils.
Dinart serait-il donc coach principal et Gille le N.2 ? L'ancien sélectionneur Claude Onesta (2001-2016), devenu manager général, ne partage pas cette vision des faits: "Vous (les journalistes) ne vous arrêtez que sur ce que voyez. Vous avez l'impression que celui qui dirige, c'est celui qui parle, alors que ce n'est pas toujours celui qui se manifeste le plus qui est le plus influent."
C'est lui qui a voulu adjoindre à Dinart un partenaire d'expérience pour effectuer "une transition en douceur". Eloigné du terrain, Onesta suit désormais des tribunes le parcours des Bleus. Fini les bons mots et les déclarations fleuries en zone mixte ou en conférence de presse.
Le Toulousain n'apparaît que rarement sur le devant de la scène. Lors du Mondial, il s'est manifesté auprès des journalistes uniquement pour rappeler quelques règles de vie de la "Maison bleue", avant un point presse samedi.
- Gille apporte sa science du jeu -
"Même s'il s'est retiré du banc, Claude garde le même rôle", estime l'arrière droit Nedim Remili (21 ans), l'un des grands espoirs de l'équipe. "Son rôle, comme il le dit souvent, c'est celui d'un père fouettard entre guillemets (rire). S'il a besoin de remettre des pendules à l'heure je pense qu'il n'hésitera pas", ajoute le joueur du Paris SG qui ne voit pas de réel changement.
"Quand je suis arrivé l'année dernière, Didier était déjà là. Guillaume est arrivé pour apporter sa science du jeu", dit-il. Novices à ce niveau de responsabilités en tant que coaches, Gille (40 ans) et Dinart (40 ans mercredi) connaissent en revanche sur le bout des doigts les réalités et l'exigence d'une grande compétition internationale.
Sélectionné pour la première fois en 1996, comme Dinart, l'ancien demi-centre de Chambéry et de Hambourg a été l'un des acteurs principaux de l'ascension de l'équipe de France. Il a connu la fin de l'époque des "Barjots", celle des "Costauds" puis celle des "Experts" auteurs d'un quadruplé historique entre 2008 et 2011 (Gille absent sur blessure lors du Mondial-2011, pas Dinart).
- Dinart maître de la partie technique -
Ils sont membres du club très fermé des internationaux français à plus de 300 sélections (379 pour Dinart, 308 pour Gille) et vainqueurs de tous les titres au moins deux fois.
Dès sa retraite, en 2013, Dinart a intégré le staff de l'équipe de France, d'abord en tant que coach de la défense puis d'entraîneur-adjoint.
"C'est vrai que je menais déjà la partie technique. Mais Guillaume est un renfort, une valeur ajoutée pour l'équipe. On travaille dans un souci d'équilibre et de continuité", dit l'intéressé au sujet de son binôme qui, après avoir tiré sa révérence en 2014, menait des missions de consultant auprès de clubs (Toulon en Ligue féminine notamment).
"Mon arrivée amène des choses différentes mais ne vient pas faire table rase de tout ce qui est solide, de tout ce qui fait la force de cette équipe", assure le Savoyard qui s'occupera aussi de la préparation physique après le Mondial.