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Le co-sélectionneur de l'équipe de France Didier Dinart
, lors du match du Mondial de hand contre la Russie, le 17 janvier 2017 à Nantes
Pour sa première compétition en tant que coach principal, Didier Dinart a, avec des choix assumés, réussi à conduire les Bleus jusqu'en finale du Mondial-2017, où une victoire dimanche contre la Norvège l'affranchirait de la figure tutélaire de Claude Onesta .
L'ancien pilier de la défense française, 40 ans depuis le 18 janvier, jouait gros lors de ce Mondial organisé en France.
L'échec de l'Euro-2016 (5e) et la défaite en finale des Jeux de Rio, deux compétitions où il avait officieusement été placé sur le devant de la scène, avait semé le doute sur sa capacité à guider, seul, l'équipe de France vers le succès.
Fin septembre, quand les clés du camion bleu lui ont été confiées, c'était pour les partager avec son ancien partenaire Guillaume Gille , champion du monde comme lui en France en 2001.
Et l'ex-sélectionneur Claude Onesta , après quinze années de bons et loyaux services et des trophées plein l'armoire, avait préféré rester dans les parages, en tant que manager général, pour garder un ?il sur l'attelage.
Jeudi, après la demi-finale remportée contre la Slovénie sans accroc (31-25), le Toulousain (60 ans le 6 février) a tenu ces propos équivoques: "Pour la suite, il n'y a pas de raison que je reste là", mais plutôt "dans les tribunes, en VIP avec les nantis".
Doit-on y voir une volonté d'affranchir Didier Dinart ? Après ce match, l'intéressé, lui, ne pensait pas avoir "validé un CDI" mais tenait surtout à "avancer encore" pour poursuivre l'aventure avec cette équipe.
Si la France est championne du monde dimanche, la vigie guadeloupéenne (1,98 m, 104 kg) aura en tous les cas gagné ses galons de sélectionneur.
Car, malgré la présence de Gille à ses côtés, c'est lui qui mène la danse sur le banc. Dinart passe le plus clair de son temps debout à donner la marche à suivre aux joueurs, à les encourager ou à les rabrouer lorsque c'est nécessaire, quand son partenaire se fait plus discret.
C'est en même temps le privilège de l'ancienneté puisque Gille n'est arrivé dans le staff bleu que fin-septembre, sans aucune expérience de coach principal au préalable.
- Omeyer sur le banc: choix fort -
© AFP/LOIC VENANCE
Le manager de l'équipe de France Claude Onesta
lors du match du Mondial de hand France-Pologne, le 19 janvier 2017 à Nantes
Dinart, lui, a gagné des médailles en tant que coach-assistant, l'or à l'Euro-2014 et au Mondial-2015, l'argent aux JO-2016. L'arrière/ailier droit Valentin Porte résume ainsi la façon dont le tandem fonctionne: "Didier reste le +head coach+ qui gère tout. Guillaume apporte sa petite touche d'expert, que ce soit défensivement ou offensivement. Il apporte un petit plus. Chacun a sa place, son rôle."
Jusqu'ici, "la mayonnaise prend bien" comme le souligne le joueur de Montpellier. Et Dinart, même s'il assure ?uvrer dans la continuité de son prédécesseur, a réussi à s'en démarquer en partageant davantage le temps de jeu au sein de l'effectif.
L'enjeu, c'était de ne pas réitérer l'erreur des Jeux de Rio, lorsque Nikola Karabatic et Daniel Narcisse avaient été usés jusqu'à la moelle avant la finale, perdue contre le Danemark.
Lors du Mondial, Dinart a donc pris soin de responsabiliser des jeunes joueurs comme l'arrière droit Nedim Remili (21 ans), meilleur buteur des Bleus, et le pivot Ludovic Fabregas (20 ans), qui ont relevé les défis et ont "pris une autre dimension", dixit leur coach.
Dinart s'est même permis de mettre l'inamovible gardien Thierry Omeyer (40 ans) sur la touche en donnant sa chance à Vincent Gérard, titularisé et brillant en demi-finale contre la Slovénie.
"Cela n'a pas été forcément facile de dire à Titi: +Demain, tu ne joues pas+. (Le dialogue) a commencé par une question et s'est terminé sur une affirmation. Parce qu'il faut trancher", a expliqué Dinart, qui a assuré qu'Omeyer reprendrait sa place pour la finale.
Mais le Guadeloupéen a rempli une partie de ses objectifs qui étaient de "marquer (son) empreinte par de vrais choix". Il ne lui reste plus qu'à guider les Bleus dimanche vers une sixième étoile mondiale.