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© AFP/Franck Fife
Deux recrues du PSG, le Danois Mikkel Hansen
et Didier Dinart
, en conférence au Parc des Princes le 11 septembre 2012.
Grâce à l'arrivée du Paris SG Handball et une course à l'armement généralisée, le Championnat de France, annexé par Montpellier ces dernières années, s'annonce comme le plus excitant depuis très longtemps.
On avait pris l'habitude de dire que le handball était un sport qui se joue à sept et où à la fin c'est toujours Montpellier qui gagne. Il faut dire que depuis le sacre de Chambéry, en 2001, il y a onze ans, le MAHB a trusté tous les titres de champion de France sauf un, arraché en 2007 par Ivry.
Pour le reste, le géant héraultais a réussi deux quintuplés, dont un en cours, au milieu d'une orgie de trophées, 36 au total depuis l'arrivée de Patrice Canayer aux commandes de l'équipe en 1994.
Un monopole qui, inévitablement, a drainé, au fil des ans, sa part d'ennui avec un championnat parfois joué dès l'hiver et Chambéry dans le rôle du dauphin valeureux mais éternellement bredouille derrière un monarque impitoyable.
On en était réduit à guetter l'introduction de play-offs, qui pourraient devenir une réalité à partir de la saison 2013-2014, pour avoir un semblant de suspense et de quoi égayer les printemps, devenus soporifiques.
Et voilà que tout change grâce à la montée en puissance d'une Ligue qui a su se structurer patiemment autour de clubs ambitieux alors que la crise économique a couché pratiquement tous les clubs espagnols sur le flanc.
Devenue attractive, et toujours sûre au niveau des salaires, la France a attiré des joueurs de renom du monde entier. Les quatorze clubs de D1 affichent sur la balance le nombre hallucinant de 69 internationaux étrangers, plus 17 joueurs de l'équipe de France, dont 11 champions olympiques de Londres!
"Vu l'ampleur que ça prend avec tous les joueurs qui arrivent, ça risque d'être la saison la plus intéressante, la plus palpitante depuis que ce championnat existe", souligne le capitaine des Experts, Jérôme Fernandez.
© AFP/Ronald Wittek
Nikola Karabatic
de Montpellier face à Rhein-Neckar-Loewen, à Mannheim le 24 avril 2011.
Tous les clubs se sont renforcés. Montpellier, qui compte déjà dans ses rangs Nikola Karabatic et Michaël Guigou, a recruté trois arrières internationaux, Chambéry a fait revenir les frères Gille de Hambourg. Nantes a récupéré deux piliers de l'équipe d'Espagne. Dunkerque a recruté norvégien. Saint-Raphaël et Ivry présentent des effectifs alléchants.
Et puis il y a Paris. Au bord de la disparition au printemps, le club a été racheté début juin par le Qatar qui, en à peine deux mois, a construit un effectif de rêve, recrutant dix joueurs internationaux, dont Didier Dinart , Luc Abalo , Samuel Honrubia et le Danois Mikkel Hansen , meilleur joueur du monde en 2011.
Mercredi, la Ligue nationale a officialisé le budget du nouvel ogre, de l'ordre de 9,2 millions d'euros, soit presque deux de plus que Montpellier et qu'annoncé par le PSG jusque-là.
Avec une telle puissance financière, Paris sait qu'il sera attendu au tournant. "On est le PSG, ça véhicule de l'amour mais aussi parfois de la haine, surtout en, province. On sait qu'on va être attendus, on est l'équipe à abattre", reconnaît l'entraîneur Philippe Gardent , venu de Chambéry.
Officiellement, l'objectif est une place européenne. Secrètement, Paris vise évidemment le titre. "Pour l'instant on n'est pas encore franchement à la hauteur de Montpellier. Je ne vous dis pas dans quelques mois...", dit Gardent.
"On leur laisse volontiers l'étiquette de favoris pour se repositionner dans un rôle d'outsider", réagit l'entraîneur de Montpellier Patrice Canayer , tout en clamant qu'il dirige "la meilleure équipe du monde". Ca promet donc.
Aussi incroyable que ça puisse paraître au regard de la domination de Montpellier ces dernières années, le Championnat de France semble bien être aujourd'hui le plus intéressant à suivre en Europe.