Happy Birthday : |
© AFP/
Bertrand Gille
tire au but lors d'un match de l'équipe de France contre la Grande-Bretagne, lors des JO-2012, le 29 juillet à Londres
Après quinze mois d'absence et une longue introspection pour décider s'il avait l'énergie et l'envie de poursuivre l'aventure, Bertrand Gille retrouve l'équipe de France messieurs de handball pour la Golden League, de vendredi à dimanche en Norvège.
Le cadet de la fratrie Gille est un "Expert" historique. Depuis sa première sélection en 1997, le double champion olympique (2008, 2012) s'est imposé comme un des piliers d'une équipe devenue légendaire.
L'absence ces derniers mois du Chambérien, qui n'a plus porté le maillot tricolore depuis les JO de Londres en raison d'une blessure récurrente à une cuisse, a donc été durement ressentie.
Les Bleus auraient eu bien besoin de son expérience et de son mental de guerrier lors d'un Mondial-2013 décevant (6e). Retrouver à leurs côtés sa solide carrure est aujourd'hui un soulagement pour eux.
A 35 ans (266 sélections), Bertrand Gille s'est pourtant demandé s'il avait encore la foi. "J'ai passé une année assez difficile, avec cette blessure", explique-t-il, en reconnaissant avoir eu après les Jeux "un peu l'impression d'avoir achevé une histoire", et ne pas avoir été sûr "de vouloir ou d'avoir la force d'en écrire une nouvelle".
"Mais cette année, les frustrations que j'ai vécues m'ont amené à me poser la question, à partir du moment où je suis revenu en forme, ajoute-t-il. Et comme physiquement, ça allait mieux, j'ai ressenti l'envie de créer une nouvelle histoire".
Claude Onesta est venu frapper à la porte au bon moment. "A partir du moment où (il) m'a posé la question, le processus décisionnel a été assez rapide", avoue-t-il. Il vit cependant cette expérience au jour le jour, sans objectif précis.
"Ca représente un défi pour moi de m'étalonner à nouveau au plus haut niveau, de voir si je suis encore compétitif, dit-il. Je ne sais pas quel rôle me sera attribué. Tout ce que je sais, c'est que j'ai envie. On verra si cette envie suffira à remplir les termes du contrat qu'on s'est fixé avec Claude".
"Exemplaire"
Il ignore tout autant si la Golden League sera son dernier chapitre avec les Bleus, ou s'il poussera jusqu'à l'Euro, du 12 au 26 janvier au Danemark, voire plus loin encore.
"Je n'en sais rien, assure-t-il. Quand on a 35 ans, on fonctionne en flux tendu. Je sais que cette semaine je suis bien et j'ai envie, mais je ne sais pas comment je serai impacté par les semaines qui vont venir et le programme chargé qui nous attend".
"J'ai peu de certitudes et beaucoup de questions, poursuit-il. J'ai envie d'y apporter des réponses. Maintenant, encore une fois, l'envie ce n'est pas la panacée. Il faut être capable de traduire ça concrètement".
Le sélectionneur, lui, est convaincu de pouvoir compter sur son grognard, pas tant forcément pour son impact sur le terrain que pour tout ce qu'il peut amener en dehors.
"C'est quelqu'un qui est exemplaire dans son fonctionnement, dans l'exigence, dans l'engagement, l'investissement, souligne Onesta. Donc, pour de jeunes joueurs, c'est un modèle exceptionnel."
"Les très fortes personnalités ces dernières années, ça a souvent été Didier Dinart et Bertrand Gille , juge-t-il. Et perdre les deux en même temps (Dinart a pris sa retraite, ndlr), c'était peut-être affaiblir, pas forcément le potentiel technique de jeu, mais l'espèce de maison dans laquelle on vit, avec ses règles".
Pour le pivot, "il y a une autre histoire à écrire, avec des acteurs qui ont changé, avec une répartition des rôles qui a changé". Il espère que le temps lui laissera en écrire quelques lignes.